7 Janvier,
Après cet épisode un peu compliqué à la frontière, nous voilà prêts à affronter les mythiques temples d’Angkor. Temples que nous avions (enfin que j’avais) écrit en premier sur notre « wish list » de tour du monde.
La piscine de l’hôtel est bien, mais ce n’est pas aujourd’hui qu’on va en profiter. On a décidé de visiter les temples à vélo, c’est pratique, écologique et économique ! Ceux proposé par l’hôtel sont bien trop cher (pour notre petit budget), 6$/j pour un VTT, on trouvera mieux ailleurs. En effet, 10 minutes plus tard, on déniche deux VTT (qui semble bien neufs) pour 2,5$/VTT/j. on peut trouver encore moins cher, mais ceux-là semble vraiment bien, banko. Muni de nos fidèles destriers, on se dirige en direction du musée des temples d’Angkor, incontournable avant d’aller les visiter. On reste bien 3h à déambuler dans ces 1000 ans d’histoire, entre divinités Khmers, architecture et habits traditionnels. On en sait désormais trop, il est temps de continuer la visite, mais avec les vraies pierres cette fois.
Pour visiter les temples, il existe trois pass : 1 journée pour 37$, 3 jours (valable 1 semaine) pour 62$ et 7 jours (valable 1 mois) pour 72$. Clairement 1 jour, ça ne sera pas suffisant et 7 un peu trop gourmand. La petite astuce est d’acheter son billet la veille du premier jour de visite à partir de 16h45, car cela donne le droit à une entrée pour le soir même. On est les premiers devant le guichet à 16h30, on paye et on file (à presque tout allure) sur nos vélos en direction d’Angkor Wat pour voir le coucher de soleil. Le temple est magnifique et imposant, c’est notre premier bain de foule depuis bien longtemps, c’est le point noir de visiter un site avec une telle renommée. Les couleurs du soleil couchant nappe de nuances d’oranges le temple, c’est magnifique. 17h30, ils commencent à évacuer le temple, 20 minutes à peine qu’on y et, on joue nos rebelles et on part explorer rapidement les premiers couloirs. Ça a un gout de trop peu, vivement demain !
Ce soir, c’est dans un petit resto local recommandé par Lisa et Jonathan (qu’on a rencontrés au Laos) que l’on goûte nos premiers plats Khmers, du riz, du poulet, des œufs, des légumes. Ok, ce n’est pas ici qu’on va révolutionner nos habitudes.
8 Janvier,
Ta Prohm, Ta Kéo, Thommanon, Chau Say Tevoda, Preah Khan, Neak Pean, Krol Ko, Ta Som, Mebon Oriental et Pre Rup
Ce matin, réveil à 7h, histoire de commencer les visites sans les hordes de touristes chinois qui arrivent vers 9h. Il y a deux « chemins officiels » pour visiter les temples, la petite boucle et la grande. Evidemment, les tours organisés et les tuk-tuk font soit l’une, soit l’autre invariablement dans le même ordre. Dans un sens, tans mieux pour nous, il sera plus facile de les éviter. Pour ce premier jour, on décide de faire un peu de la petite boucle et de finir par la grande, avec un peu de chance on sera bien tranquille pour visiter. On arrive au premier poste de contrôle des billets après 20 minutes de vélo, il nous demande quelle boucle on va faire aujourd’hui, « bien, c’est qu’on n’a prévu ni l’une, ni l’autre », il n’a pas l’air de comprendre, du coup pour faire simple, on lui dit la grande. On n’a pas envie de tergiverser 2h avec lui, on s’est levé tôt pour éviter les touristes, pas pour lui faire la causette. Alors qu’on allait repartir, il nous demande nos plans pour demain, « bien c’est qu’on pensait se reposer autour de la piscine ». Evidemment, sa question n’est pas sans intérêt, il commence à nous vendre un fabuleux tuk-tuk pour aller voir le Tonlé Sap (lac qui se situe à 1h de route de Siem Reap) pour aller voir un authentique village sur pilotis… Vu les retours d’expériences négatifs de certains backpakers, on fera l’impasse sur cette journée. Après lui avoir dit 3 fois, « merci, mais non merci », on le laisse parler dans le vide et on repart en direction des temples.
On commence par Ta Prohm, rendu célèbre par le film Tomb Raider. Il y encore quelques années, le site n’avait pas été restauré, ni aménagé. Aujourd’hui, pour plaire aux touristes chinois, un parcours, à la mode Ikéa, serpente dans le temple, supprimant en grande partie son charme originel. Mais ne faisons pas nos difficiles, les racines des fromagers recouvrant les vielles pierres sont fabuleuses, il y a à peine 20 touristes dans l’enceinte du temple, l’atmosphère qui règne ici est presque magique. L’état de conservation des bas-reliefs est incroyable. On se prendrait presque pour Lara Croft à chercher la moitié du triangle des Illuminati ! On fait un stop à Ta Kéo, qui a la particularité de ne pas être terminé. C’est un temple montagne qui ne possède aucune sculpture. Il est facile de mesurer l’ampleur des travaux pour obtenir un édifice tel qu’Angkor. En repartant, on fait une halte devant deux plus petits temples Thommanon et Chau Say Tevoda, qui en l’espèce sont un peu noyés dans la diversité d’Angkor, mais qui, s’ils étaient seuls pourrait être l’attraction principale. On se fait à nouveau vendre un super chauffeur pour aller voir le Tonlé Sap, je vous jure le prochain qui me tient la jambe pour ça, va passer un sale quart d’heure.
Nous faisons face à la porte Est d’Angkor Thom, mais celui-là, on le garde pour plus tard. On bifurque sur un petit chemin de terre pour rejoindre Preah Khan, temple cité, qui n’a été que peu restauré et qui garde son caractère sauvage avec toutes ces racines de fromagers qui recouvrent les pierres jusqu’au toit. A certains endroits, les bas-reliefs ont disparu, traces sombre du passage des pilleurs de tombe. On poursuit notre chemin sur la grande boucle pour aller voir Neak Pean, un temple dédié aux divinité marine. Il est au milieu d’un bassin artificiel creusé sous le règne de J VII. Architecture intéressante, malheureusement, il faudra se contenter de l’observer de loin, l’édifice étant entouré d’eau, on ne peut pas y pénétrer. Sur la route de Ta Som, on fait un stop à Krol Ko, très certainement boudé par les tours, on est tout seul à l’intérieur. C’est paisible, on entend juste le chant des oiseaux. La visite est courte, vu la taille de l’édifice. On traverse Ta Som pour aller voir la porte Est, attraction phare du temple. En effet, les racines de fromagers ont complètement fusionné avec la porte, on se sait plus qui, des pierres ou des racines maintiennent le tout encore debout.
On se laisse tenter par un petit moment shopping, Marion veut se racheter un T-shirt léger pour un prix dérisoire, objectif : dépenser moins de 2$ ! Toutes les boutiques dans les temples vendent les mêmes imprimés sur les T-shirts, et l’adage « Same same but different » prend tout son sens ici. Les imprimés sont identiques, mais les coupes très différentes, ainsi que les matières et les tailles (unique en principe …, on vous conseille vivement d’essayer avant d’acheter !). La négociation échouera après quelques minutes, car finalement, le T-shirt blanc se révèle plutôt crème et impossible de descendre à moins de 3$, on retentera notre chance plus tard. On finit notre journée à Pre Rup, spot privilégié pour le coucher de soleil, vu qu’on est en avance, on fait une petite pause Coca/ananas frais en attendant que le soleil s’efface à l’horizon. Finalement, après 30 minutes d’attente (et de visite du temple), on fait demi-tour, le soleil se couche sur la jungle, certes les couleurs oranger dont se parent le temple sont magnifiques, mais on ne verra pas l’astre solaire disparaître derrière Angkor, comme on avait pu le voir à Bagan. Vu que l’on a oublié nos frontales, c’est le bon moment pour repartir de toute façon. 53km de vélo pour aujourd’hui, nos petits derrières nous le rappellent bien ! Promis, demain c’est repos ! Mais juste avant, encore un petit effort pour faire quelques courses pour le pique-nique d’après-demain, et goûter à un burger dans une chaîne locale.
9 Janvier,
Journée repos pour nos derrières fragiles (surtout le mien !), on retourne prendre le petit déjeuner dans l’hôtel d’à côté, 4$ (au lieu de 4,5$ vu qu’on loge chez le voisin) pour un buffet à volonté, c’est le bonheur. Pour le reste de la journée, on se met à préparer la suite du voyage : la Nouvelle-Zélande. Il faut que l’on réserve notre van, les meilleures offres ont déjà disparu, la tâche s’annonce ardue. Pour se remonter le moral, à midi, on a déniché « le graal », en temps normal, on aurait appelé ça LBDSQOAPEDC (autrement dit la-boite-de-secours-quand-on-a-pas-envie-de-cuisiner). Une boite de cassoulet William Saurin ! Enfin de la viande qui donne envie et autre chose que du riz, un vrai régal !
10 Janvier,
Angkor Wat, Phnom Bakheng, Baksei Chamkrong et Banteay Kdei
4h45, la nuit a été un peu agité, il a plu pas mal. En principe, on doit aller à Angkor Wat pour voir le lever de soleil, vu qu’il fait sec pour le moment, on se décide d’y aller quand même. Grand mal nous en a pris, on a tout juste le temps de s’abriter sous la cahute des gardes (qui vérifient les tickets d’entrée) qu’une pluie tropicale s’abat sur nous. On voit au loin le ciel se parer de bleu, nous laissant présager du pire : le soleil va se lever et on sera bloqué ici, on repense à toute ces minutes si précieuses de sommeil que l’on vient de gâcher… La pluie s’estompe après 25 bonnes minutes, le temps d’arriver à Angkor il sera de toute façon trop tard, alors on ne se dépêche pas vraiment. Comme la pluie ne vient jamais seul, le soleil joue à cache-cache derrière les nuages. Tant pis, on re-tentera notre chance. Finalement, il faut voir le bon côté des choses, tous ces tuk-tuk qu’on a vu faire demi-tour, c’est autant de touristes qui ne visiterons pas Angkor Wat ce matin, c’est donc avec une foule assez restreinte que l’on arpente ces vestiges racontant un millier d’années de culte religieux différents. Dans la galerie Est, les bas-relief représentent le barattage de la mer de lait, scène hautement importante dans la mythologie bouddhique Khmer, où les démons affrontent les figures divines. L’état de conservation est incroyable, dommage que le seul rempart face à l’érosion d’un tel site soit le civisme et le respect. En effet, un tel site en France aurait été reproduit pour conserver l’original intact (comme Lascaux par exemple). La longue file d’attente pour accéder aux tours nous fait abandonner l’idée de les visiter. On se contentera de prendre notre petit déjeuner face à ce majestueux édifice Khmer.
On prend ensuite la direction de Phnom Bakheng, il est en pleine restauration, c’est donc un peu poussiéreux et bruyant de s’y promener. De là, on peut apercevoir les tours du temple d’Angkor Wat. Une scène du film de Tomb Raider a été tourné sur ce temple. Pendant la haute saison, il est possible d’accéder au temple à dos d’éléphants. On s’arrête ensuite au seul temple pyramide d’Angkor, le Baksei Chamkrong, il nous fait immédiatement penser à ceux vu à Bagan avec ces pierres rouges. Au sommet, on trouve de vielles inscriptions en langues Khmer. Dernier temple de la journée, j’arrive à convaincre Marion de pousser un peu jusqu’au Banteay Kdei. On ne se sera pas déçu, l’ensemble est très grand et le clou du spectacle est la vue à l’arrière, avec ces tours et ce fromager.
32km de vélo pour aujourd’hui, on est bien content de rentrer et de retrouver nos amis de PAM, Elodie et Romain, de retour de leur trip au Vietnam. On s’était quitté le jour de Noël et on s’était donné rendez-vous ici même, à Siem Reap ! On profite de la fin d’après-midi pour se raconter nos aventures mutuelles.
11 Janvier,
Seconde journée pause dans notre semaine à Siem Reap, tout comme deux jours plus tôt, on se remet à préparer la Nouvelle Zélande, autour de la piscine, en compagnie d’Elodie et Romain. En fin d’après-midi, pensant bien faire, on leurs propose nos vélos pour qu’ils aillent acheter leurs billets et profiter du coucher de soleil sur Angkor Wat, comme nous 3 jours plus tôt. L’histoire pourrait s’arrêter là, mais Romain est victime d’une panne matérielle sur la route du retour… l’écrou qui maintient la roue arrière en place est tombé (ou a été subtilisé, on apprendra plus tard que certains petits malins en ont fait un business). Merci au garagiste qui aura mis tout son cœur pour réparer le vélo et leur permettre de rentrer. Nous qui pensions avoir fait une bonne action en leur prêtant J. Romain et Elo, si vous lisez ceci, sachez qu’on est désolé !
Pour éviter tout ennui, je suis retourné échangé avec un autre VTT qui me semble en meilleur état.
12 Janvier,
Angkor Wat, Angkor Thom
Cette fois, on espère que ce sera la bonne et qu’on ne se lève pas à 4h45 pour rien. Visiblement il fait beau, en tout cas bien assez pour profiter du lever de soleil sur Angkor Wat. On retrouve Elo et Romain devant le bassin du temple, arrivés un peu plus tôt en tuk-tuk (je crois qu’on leur a passer l’envie de le faire à vélo). Le spectacle est top et au final, il n’y a pas trop de monde. Une fois le soleil levé, on les laisse entamer leur journée de visite et nous on file vers notre dernière étape, Angkor Thom. On le gardait pour la fin, histoire de moins pédaler ce jour-là, mais c’était sans compter sur mon envie débordante d’en voir toujours plus, j’arrive à nouveau à convaincre Marion de retourner à Ta Prohm pour faire une dernière série de photos et retrouver les scènes du film de Tomb Raider. Mais d’abord, le Bayon, temple qui compte pas moins de 37 tours et 148 visages de Bouddha (il comptait sans doute 54 tours et 216 visages). Chaque tour comporte 4 visages dont la signification reste encore aujourd'hui une énigme. Le temple est fabuleux et les visages magnifiques, seul ombre au tableau, les hordes de chinois qui débarque par milliers (je m’emballe un peu), mais c’est la seule fois dans nos trois jours de visites où on ressent cet effet de foule. Faut dire qu’ils ne sont pas très amicaux, ils braillent en permanence, nous bousculent et nous pourrissent nos photos. On va se réfugier à l’extérieur du temple ou l’on découvre de superbes bas-reliefs retraçant des scènes de guerres, du quotidien et même de commerce avec les chinois, au moment où les Khmers commerçait avec ce peuple. L’état de conservation et de restauration est incroyable.
On remonte ensuite en direction du nord en passant par le Baphuon, ou l’on peut apercevoir un grand Bouddha coucher à l’arrière de l’édifice. Puis la Terrasse des Eléphants suivit de celle du roi Lépreux. Notre visite à Angkor touche presque à sa fin, dernière virée vers le temple de Ta Prohm, ou l’on se mêle à la foule chinoise, ce n’est pas le plus agréable. Au total, 35km de vélo au lieu des 28km prévu.
Au final, la force des temples d’Angkor, c’est que malgré le nombres d’édifices sur le site, et leur ressemblance (en apparence), ils demeurent tous différents, et on est surpris, étonné et émerveillé au détour de chaque pierre, chaque Apsaras, chaque représentation divine. L’option vélo est vraiment un bon moyen de visiter les temples, moins cher que le tuk-tuk et très bon pour la forme. Ça a aussi l’avantage de permettre de s’arrêter où l’on veut et quand on veut, de revenir en arrière ou de refaire un temple déjà visité.
Galerie spéciale:
13 Janvier,
Départ pour la Thaïlande, cette fois on ne fera pas la même erreur en passant la frontière, on prépare même quelques dollars dans nos poches au cas où. On le choix entre un bus direct jusqu’à Bangkok pour 13$ ou un changement à la frontière pour 10$. Ce n’est vraiment pas cher comparé au bus entre le Laos et le Cambodge… On prend l’option bus direct et cette fois, je ne vais pas vous faire de roman, le passage a été vraiment trop facile. Le bus nous fait descendre devant le poste frontière Cambodgien qui se situe au milieu d’une petite ville. On vient nous proposer un service de portage de bagage pour 1$... Mouai, on préfère garder nos sacs sur nous, question de prudence. Dans le poste frontière, on fait la queue une vingtaine de minutes puis après la prise d’empreinte et le tampon de sortie, on est de nouveau dehors prêt à rejoindre la Thaïlande, avec tous nos dollars en poche. De ce côté, même formalités qu’il y a 1 mois, un petit papier d’entrée du territoire à remplir, une photo et hop, en 30 minutes nous voilà en Thaïlande. Le chauffeur du bus nous attend de l’autre côté, parfait, c’était vraiment trop facile ! Plus que 4h de bus pour rejoindre Bangkok.