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Trek de Choquequirao au Machu Picchu - Partie 1

7 Juillet,

Direction Cachora pour rejoindre Choquequirao en 2 jours de marche puis le Machu Picchu en 8 (avec une journée de visite des ruines de Choquequirao). On dépose nos affaires qu’on a pas besoin à la réception de l’hôtel puis on se dirige à pied vers le départ des colectivos pour Cachora (avenida Arcopata). Il y en a un sur le point de partir, enfin comme d’habitude c’est juste pour vendre le billet, car on patiente quand même une bonne trentaine de minutes avant de monter dans le van. On n’a pas pris un direct, celui-là fait un arrêt à Curahuasi pour S/. 15 puis le chauffeur nous assure qu’il y a une correspondance pour Cachora pour S/. 10. Le prix final est convenable, reste plus qu’à espérer que la correspondance sera bien là. Deux heures de voyage - et une bonne petite sieste pour Marion - plus tard, le chauffeur ne nous a pas menti, il nous dépose devant le départ pour Cachora, mais le prix est passé à S/. 40 car nous ne sommes que deux… On reprend nos sacs qui étaient déjà arrivés dans le coffre puis on se mets en quête d’un moyen de transport bien moins cher. Malheureusement, ce n’est pas très animé dans le coin, beaucoup de chauffeurs privés, puis enfin un taxi nous propose la course pour S/. 5/pers. On charge les sacs dans le coffre et c’est parti. Enfin, pas pour longtemps, 3 minutes plus tard, on s’arrête à la station essence et le chauffeur nous demande de régler la course… pas moyen on ne cède pas, on connait trop bien ce genre de combine, on paye puis on se fait jeter sur la route 500m plus loin. Pour monter notre bonne foi, on sort les S/. 10 et on lui dit qu’il les aura une fois rendus.

Enfin nous revoilà sur la route. Il nous dépose au croisement Ramal de Cachora où attend sagement deux taxis pour nous emmener jusqu’au village. Mais voilà, le prix est de S/. 30. Vous commencez à nous connaitre, on ne s’est pas laisser faire et on s’est mis à faire du stop. 35 minutes d’attente plus tard, on monte dans un break pour S/. 5/pers. C’est notre jour de chance, pour cette fois les taxis ont perdu !

On fait le tour des 3 auberges de la villes, l’eau froide de la douche ne nous fait pas rêver, alors on file vers la dernière qui est à 15 minutes à pied du centre, sur le chemin de Choquequirao, Casa Nostra. C’est propre, il y a de l’eau chaude, la vue sur le Salkantay est magnifique, juste le prix qui pique un peu S/. 80 pour avoir une SdB privée et la vue sur la montagne. On ne regrettera pas notre choix, car le soir au restaurant, c’est moi qui ne me sent pas bien, pas bien du tout même. Alors non, le départ du trek n’est pas encore pour demain !

8 Juillet,

Nuit moins épouvantable que prévue, mais clairement ce n’est pas la grande forme, encore un virus intestinal que je loge gracieusement, je m’en serais bien passé. Alors bon, journée repos avec un petit passage par le centre de santé (car on est parti sans les anti-diarrhéiques). Résultat S/. 3,3 la consultation + les médocs, un sachet de réhydratation et un antibio contre les bactéries intestinales. On n’est pas trop fan des antibios, mais pas vraiment le choix cette fois-ci. Cette nuit sera décisive.

10 jours - 162,48 kilomètres - 59h33 de marche - 8624 mètres de dénivelé positif et 9674 mètres de dénivelé négatif

9 Juillet,

Jour 1 : Cachora (2870m) - Capulyioc (2946m) - Playa Rosalina (1533m) - Santa Rosa (2078m) - 24,83km - 7h18 (asc : 869m / dec : 1657m)

La nuit c’est bien passé, ce n’est pas encore la grande forme, mais je me sens suffisamment bien pour attaquer le trek aujourd’hui. Enfin, c’est le jour J, on peut partir !

A partir de Cachora, deux options s’offrent à nous : soit prendre un taxi pour rejoindre le mirador Capulyioc et s’épargner les 10 premiers kilomètres, soit marcher depuis la guesthouse. Vous nous connaissez bien, on n’aime pas trop les taxis. Le chemin n’est pas très difficile à trouver, surtout quand on à MAPS.ME dans le poche. La pente est douce, c’est une bonne mise en jambe et le paysage est vraiment sympa, des papillons nous accompagne presque jusqu’au bout. Ces jolis petits insectes sont vites remplacés par d’autres nuisibles, les mouches des sables. On s’enduit assez vite de répulsif (on vous conseille une solution avec au minimum 40% de DEET, au moins c’est efficace contre les mouches, les moustiques et les tiques) sinon on se serait fait dévorer.

Il nous faut deux petites heures pour arriver au mirador qui hélas ne donne pas la vue escomptée. Les sommets jouent à cache-cache avec les nuages. C’est de ce point que partent les tours organisés. Car oui, aujourd’hui on peut parler de tours, quelques années en arrière ils étaient anecdotiques, mais aujourd’hui, il doit y avoir au moins 5 départs quotidiens. Les groupes allant d’une prestation privée jusqu’à 5 à 6 touristes, rajoutez à cela les mules, les muletiers et les cuisiniers, bref n’espérez plus être tout seul sur le sentier. Les Péruviens ont le sens du business et Choquequirao a clairement du potentiel.

La journée est loin d’être finie pour nous, 1413m de D- et 10km nous attendent pour rejoindre la rivière puis la partie la plus difficile est pour la fin, 545m de D+ sur 4,5km. Alors oui c’est une grosse journée, mais on est en forme et on veut s’épargner une trop grosse journée le lendemain. On entame donc la descente vers 11h, une descente qui parait interminable, on fait une pause à 12h pour pique-niquer entre deux groupes puis on rejoint le camping de Chiquisca vers 14h. Beaucoup de mules attendent ici, les groupes qui font les ruines sur 4 jours doivent dormir ici le dernier jour. Alors clairement c’est bruyant et poussiéreux, on ne s’y arrête que pour remplir les CamelBack et grignoter une barre de céréales.

1h30 plus tard on arrive enfin à la rivière, on s’y arrêterait bien pour la nuit, mais l’endroit semble, parait-il, infesté par les mouches des sables le soir venu, alors on prend notre courage à deux mains et on traverse le pont direction Santa Rosa. Il est 15h10, et le soleil cogne bien, et nous ne sommes plus qu’à 1533m, la chaleur est intense, tout comme la pente d’ailleurs. Fini les 5km/h de la descente, on a l’impression de coller au sentier, la montée est dure, plus qu’on se l’était imaginé, mais plus moyen de faire demi-tour, il faut aller à Santa Rosa. On tombe en panne sèche d’eau à 3 km de l’arrivée, heureusement, le soleil est passé de l’autre côté de la montagne et on progresse maintenant à l’ombre.

17h, on arrive au « camping », enfin, une petite terrasse où passe à peine 5 tentes et une cabane en bois en guise de tienda/restaurant. Un petit monsieur nous accueille bien gentiment en cuisinant. Très bien, on monte la tente avant qu’il fasse nuit, on fait un petit brin de toilette à l’eau froide puis on s’installe pour manger. Pas de bol pour nous ce soir, notre hôte est mal luné, et il ne nous servira pas à manger… alors que 10 minutes plus tôt il servait deux assiettes au couple de la tente d’à côté. Bon, on ne se démonte pas, nos sacs sont plein de nourriture, alors hop on enfile la frontale, on sort le réchaud et on s’assoie à côté de la tente pour manger. A 20h on est au lit, complètement fatigué, même pas le courage de lire un peu qu’on sombre déjà dans les bras de Morphée. Bonne nuit.

Enfin, jusque vers 5h du mat’ puisqu’il se met à tomber des cordes, dommage, on avait mis nos t-shirt à sécher. Pas le temps d’aller les chercher, ils sècheront sur nos sacs demain.

10 Juillet,

Jour 2 : Santa Rosa (2078m) - Marampata (2928m) - Camping Choquequirao (2865m) - 8km - 4h12 (asc : 1013m / dec : 242m)

Il n’a plu qu’une heure, mais c’était bien suffisant pour tout tremper. Pas la peine d’espérer tout faire sécher maintenant, on est dans la brume, dans les nuages. On prend le petit dej puis on pli la tente qui pèse bien lourd. Direction Marampata, 3h de marche et 850m de D+, de quoi chauffer nos petits mollets. Aujourd’hui c’est la demi-finale de la coupe du monde France-Belgique, l’objectif c’est de trouver un petit resto avec une télé. A peine arrivé dans le village qu’on questionne tout le monde sur l’hypothétique télé, pas de bol, faudra le faire au feeling, personne n’est au courant. La chance tourne vite, on s’arrête juste dans le bon resto ! On va manger face au match ! On espère la victoire !

1-0, une victoire et l’un des meilleur saltado dans le ventre c’est un combo qui fait plaisir. Evidement ça ne pouvait pas être parfait, la pluie vient s’inviter venant mouiller a nouveau nos t-shirt qui avaient presque séché… La journée est presque finie, plus que 4km jusqu’au camping de Choquequirao. On s’acquitte de notre droit de passage de S/. 60/pers puis même pas 2 minutes plus tard on aperçoit les premières terrasses, grandiose, surtout quand on voit la surface qui a été dégagé et celle qui reste à découvrir. D’ici, cela semble immense, imaginez que les terrasses rejoignent le site avec les habitations en haut, un Machu Picchu puissance 10 !

11 Juillet,

Jour 3 : Camping Choquequirao (2865m) - Terrasses (2582) - Mirador Choquequirao (3144m) - 11km - 6h55 (asc : 900m / dec : 900m)

Journée visite, donc pas vraiment trek, mais pas repos non plus. On commence par les terrasses, rien que 280m de D- pour y accéder, elles sont bien restaurées, certaines ont même été replanté avec une jolie pelouse verte et quelques arbres fruitiers. Beaucoup d’autres sont encore sous les feuillages, c’est un travail titanesque pour faire revivre le site. Le plus dingue, c’est cette vue et le vide !

Après mangé, on part à l’assaut du site du haut, avec le quartier des habitations et des greniers, là encore ce n’est pas moins de 290m de D+ qu’il faudra redescendre pour rentrer. Les premières terrasses à l’entrée ont été réhabilité ce qui donne l’impression d’arriver sur en site où il y a de la vie, c’est top. Le peu de bâtiments visibles ont été restauré également, mais quand on pense qu’il y a encore la majeure partie du site sous les feuilles, on a qu’une envie, c’est de revenir dans 10 ans. Alors pourquoi le site est si peu avancé ? Car les Espagnols ne l’on jamais trouvé et donc jamais pillé.

Si jamais vous avez la chance (et le courage) d’aller jusqu’à ces ruines, n’oubliez pas les secondes terrasses, sur l’autre versant de la montagne. C’est un vrai chef d’œuvre, pas moins de 24 lamas ont été dessiné à l’aide de pierres blanches dans les murs des terrasses, les hypothèses actuelles avancent qu’il s’agirait d’un calendrier Inca, indiquant les bons moments pour semer et pour la reproduction (des lamas évidemment, à quoi vous pensiez, hein ?). Encore une fois ce spectacle se mérite, 190m de D-, quand on vous dit que ne se repose pas !

Aujourd’hui, le site est encore largement sous la végétation, certain disent qu’il le préfère au Machu Picchu, notre avis est un peu différent. Dans 10/20 ans quand le site aura été largement restauré il sera sans doute bien plus beau que le Machu Picchu, mais aujourd’hui il y a trop peu de bâtiments, c’est difficile d’imaginer qu’une cité a prospéré ici. Néanmoins, se promener quasi seul au milieu des ruines, c’est juste magique !

Quant au projet de téléphérique, patience patience, il devait être fini pour 2017/2018, mais point de béton à l’horizon. On a rencontré deux ingénieurs génie civil à l’auberge Casa Nostra et ils sont en train d’étudier la question pour monter le dossier de financement. Car à terme, le Machu Picchu ne sera plus qu’accessible via des mirradors et le flux de touristes sera dirigé vers Choquequirao. Pour le moment avec 2 jours de marche pour atteindre le site et autant pour rejoindre Cusco, ce n’est pas à la portée de tous. Mais avec le téléphérique Cachora sera Agua Calientes bis et avec une nuit sur place il sera possible de voir les ruines. Mais il vous reste quelques années si vous voulez le faire sans trop de touristes !

Pour la suite de ce trek, c'est par ici !

Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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