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Sous la chaleur et la pluie du désert de La Tatacoa

13 Septembre,

Le désert tout comme San Agustin, fait partie des destinations encore assez peu touristique, du fait de leur éloignement de la « boucle classique Colombienne » (Bogota, la Côte Caraïbe, Medellin, Salento). C’est donc tout naturellement qu’il est assez difficile d’y accéder, enfin entendons-nous bien par difficile, je veux dire qu’il faut 4 transports différents, il n’y a pour le moment aucun bus direct. Et en même temps c’est normal, on va emprunter les transports locaux pour que la population puisse se déplacer entre village et pas les transports locaux pour touristes (locaux ou étrangers).

La journée commence donc à 7h15 pour prendre le petit dej et boucler nos sacs puis on attend devant l’hôtel le passage du pick-up qui va nous redescendre jusqu’à La Plata. Pile à l’heure, il est 8h30, nous somme confortablement installés dans la benne et fin prêt pour 1h de route. On arrive au terminal au bon moment pour prendre le mini-bus (15 000 COP) qui va nous déposer à Neiva 2h30 plus tard. On profite de la grande ville pour aller faire les courses, avec les gros sacs sur le dos, c’est carrément du sport. Tout comme en France, on vérifie attentivement notre ticket et comme souvent, il y a des erreurs, grrrrr. Finalement, faire ses courses dans les tiendas ne revient pas plus cher (car souvent les produits sont au même prix voir moins cher) et il y a rarement des erreurs. Un taxi nous propose 4 000 COP pour nous ramener à la gare routière. Avec seulement 1km à parcourir, même chargé comme un mulet, on refuse, c’est qu’on devient des Supers Pinces ! Pour le désert il y a un bus direct, mais seulement du vendredi au dimanche (pour les week-end des colombiens), alors on est bon pour un nouveau changement à Villavieja (1h15/7 000 COP) puis enfin, notre dernier transport, un tuk-tuk pour le désert à 15 000 COP. En une journée on aura enchainé un pick-up, un mini-bus, un mini-van puis un tuk-tuk, quasiment tous les types de transport depuis notre début de voyage !

On a choisi de dormir en camping (car bien que ce ne soit pas très touristique pour les étrangers, ça l’est pour les locaux) car les prix s’envolent littéralement ici. 10 000 COP/pers/nuit juste pour un petit carré de terre et des sanitaires relativement propres. La piscine est plutôt agréable et pour 5 000 COP/pers ça reste raisonnable (surtout quand on oublie de nous les facturer ^^). Il est 16h10, on commence à monter la tente sous les arbres pour ne pas cuire comme de vulgaires poulets au soleil. On passe presqu’une heure à la nettoyer car elle n’avait pas bien séché à Mindo et des petits champignons se sont invités. Heureusement que nous sommes parés a toute situation et que nous avions de la javel dans nos sacs. Oui, je vous vois venir, on se plaint que nos sacs sont lourd mais on trimbale toute une maison dedans. Je sais, mais c’est bien pratique !

14 Septembre,

Entrons dans le vif du sujet et la visite du désert, après tout c’est bien pour ça qu’on est venu et pas pour l’amabilité du proprio. Le jour se lève tôt ici et bien qu’il n’y a plus de coq (comme en Asie), on est quand même bien réveillé (surtout Marion). Non par la chaleur, mais par les gens autour de nous, aussi bien le staff du camping et les campeurs qui parlent comme s’il était 12h.

La boucle dans le « désert rouge » est dessinée sur MAPS.ME, il suffit de suivre les pointillés. Le vrai nom du désert c’est El Cusco (ça me rappelle un autre endroit ^^). On se croirait dans le grand Ouest Américain, dans le Grand Canyon. Le sable est rouge/ocre, il n’y a que des épineux qui poussent ici et quelques chèvres pour tenter de les éradiquer. On est presque sur une autre planète tellement il fait chaud, il porte bien son nom de désert. Comme dans le désert d’Atacama au Chili, c’est une chaine de montagne qui est responsable de ce phénomène climatique. Les montagnes environnantes font condenser toute l’humidité et il ne reste que de l’air sec à venir dans le désert. Sec, oui, mais pas tout le temps, un panneau indique qu’il ne pleuverait 1,078mm/an alors qu’il tombe que 637mm à Paris. Mais ici pas de petite bruine rafraichissante, ce sont de gros orage (El Niño) qui s’abattent sur la région, grignotant petit à petit le sol, formant ainsi le désert de La Tatacoa et ces fameux canyons.

A midi, on va manger au Doña Lila, on ne vous le recommandera pas. La nourriture est pareille qu’ailleurs mais les patrons ne sont pas aimables du tout, mais pas du tout.

On passera l’après-midi dans la piscine à se reposer et profiter du soleil, un livre à la main. Que demandez de mieux !

15 Septembre,

4h, réveil en fanfare avec un orage XXL qui s’abat sur le désert. Une rivière vient de se créer à 2m de la tente, le niveau de l’eau commence à monter, et nos tongs cherchent à s’éclipser en flottant. En 15 minutes la tente et nos tongs flottent dans 2cm d’eau, on commence à songer à quitter le navire avant de prendre l’eau. Heureusement pour nous, l’orage se calme et le niveau de l’eau commence à baisser. Nos chaussures retrouvent le plancher des vaches et nous les bras de Morphé. Initialement, on avait prévu de se lever avant la chaleur, mais avec cet épisode pluvieux, on ne part se promener qu’à 10h en direction du désert gris ou Estadero Los Hoyos. 7,5km sous la chaleur et le soleil, heureusement qu’on est parti avec de l’eau. Arrivée à l’entrée du désert, il y une piscine qui se nourrit d’une source naturelle. Mais voilà il n’y a que la source de naturelle, les bassins ne le sont pas eux. Et l’entrée est à 8 000 COP, ça commence à faire cher pour de simples bassins bétonnés. On déambule et on se perd une bonne heure et demi dans le désert, il est moins impressionnant que le désert rouge, mais ça reste fabuleux de se promener ici, sans personne, dans le calme, enfin presque, car l’hôtel de luxe à quelques kilomètres d’ici diffuse un petit son électro, pas désagréable en soit, mais on n’est pas vraiment au calme.

Le chemin du retour nous fait souffrir, on sue à grosse goutte, mais c’est tellement beau qu’il serait dommage de tout traverser en 5 minutes de tuk-tuk. On profite d’un petit magasin d’artisanat pour se mettre au frais. Le vendeur est tout content d’avoir du monde et qui plus est des Français. Il nous épate en récitant ce qu’il connait de notre belle langue et là c’est la surprise… Pas de « Voulez-vous coucher avec moi », mais « C’est moins cher que chez Leclerc »… Pourquoi me direz-vous ??? Je n’ai toujours pas la réponse, mais le plus étonnant c’est qu’au début de notre voyage, au Népal, les seuls mots de français d’un Népalais étaient les mêmes ! On soupçonne un petit rigolo ou une mafia du voyage de leur apprendre n’importe quoi ! Après qu’on ait bien rit avec ça, il nous fait gouter son alcool de cactus. Il est assez fier de faire goûter du vin de cactus à des Français, nous on se prête au jeux. On a fait bonne figure et on n’a pas voulu le froisser, mais c’est plutôt quelconque comme gout. On en trouve même plein en France, sauf que nous on l’appelle vinaigre de vin rouge !

Une fois de retour au camping, on ne change pas nos habitudes, et on file dans la piscine.

16 Septembre,

0h30, je me lève ranger le linge qui tentait de sécher dehors vue qu’il commence à pleuvoir puis retour au lit jusqu’à 6h15. Tout est mouillé de la nuit alors on pli tant bien que mal la tente qu’il faudra faire sécher à Bogota de toute façon. A 7h45 la navette pour Neiva arrive, vu qu’on est le week-end, on a le droit à un direct, 15 000 COP le trajet, c’est plus intéressant. Arrivé à la gare routière on réserve notre bus avec Bolivariano (35 000 COP), compagnie haut de gamme avec service de Wi-Fi à bord et TV individuelle. Ce n’est pas tant la TV qui nous intéresse, mais le fait qu’elle soit individuelle, c’est synonyme de paix et de tranquillité ! On arrive à 15h20 dans la capitale après avoir perdu 1h dans les bouchons à l’entrée de la ville (encore une bonne raison de ne pas aimer les grandes villes.) Comme à l’accoutumé, une fois nos sacs sur le dos, on file chercher un bus pour nous emmener jusqu’à la guest house. Mais voilà, on doit prendre le 4, or dans la liste des 15 bus qui passent à l’arrêt, il n’existe pas. Un colombien travaillant dans le tourisme nous voit galérer et nous propose de nous commander un Uber, car ça sera bien plus simple pour nous. Ouahh, merci encore, il a refusé qu’on lui rembourse la course payée via l’appli, puis nous a souhaité un bon voyage dans son pays. C’est qu’on pourrait appeler un super accueil dans cette grande ville pourtant tant décrier par les voyageurs. Mais je vous rassure, ça sera le seul point positif de ces prochains jours, mais ça on vous le raconte dans le prochain article.

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Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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