27 Septembre,
Pour une fois, on n’arrive pas aux aurores à la station de bus, il est 8h45, on a le temps de se réveiller tranquillement et de regarder un peu le paysage. La nuit n’a pas été terrible, on n’a dormi que d’un œil. On débarque dans le terminal « longue distance », un peu à l’extérieur de Santa Marta. De là, aucune correspondance pour Minca, il faut se rendre dans le centre, sur la place du marché et prendre un collectivo. Ni une, ni deux, on met les sacs sur le dos et on prend le premier bus de ville qui va jusqu’au marché (2 600 COP). Il y a pas mal d’embouteillages dans la ville, et nos premières impressions sur la ville ne sont pas excellentes. En tous cas, on n’a pas envie de rester 3 jours pour visiter. Arrivé au marché, c’est facile, il y a un bus pour le parc Tayrona et un collectivo pour Minca, avec tous les racoleurs, difficile de se tromper ou de ne pas les voir. On charge nos sacs à l’arrière du (très) vieux Nissan et on s’installe sur les sièges défoncés (8 000 COP). On décolle à 10h, avec à bord une dizaine de touristes étrangers. Mais on se retrouve vite bloqué, des villageois barrent la route et à juste titre. Un enfant de 6 ans à disparu depuis 9 jours maintenant et les services de police n’ont toujours pas entamés les recherches. Il y a de quoi devenir fou, surtout quand les actualités annoncent le décès d’une petite fille retrouvée brulée dans le jardin d’un Colombien à quelques kilomètres de là. On prend notre mal en patience, du côté de Minca, il y a d’autre collectivo qui doivent descendre. 1h plus tard, on finit par passer à pied le barrage et on monte dans une Jeep qui nous emmènent jusqu’à Minca.
On rejoint notre guest house « Casa Bongo » où l’on est accueilli avec un jus de fruits frais, gentille attention ! Et ce ne sera qu’un début. D’ailleurs depuis que nous sommes sur la côte caraïbe, tout le monde s’appelle « mi amor », dans cette guest house, c’est carrément justifier. Après un almuerzo somme tout classique, la pluie s’invite et elle ne bougera plus jusqu’au soir. Très bien, de toute façon vu l’énergie qu’on a, on va mettre à profit cette journée pour bosser un peu.
Le soir, on se met devant notre série du moment, Sens8 quand le staff de la guest house nous apporte un jus de fruit et un bol de pop-corn. On vous l’avait dit, ce sont de vrai amours ! Petit bémol quand même, ce soir on dort chacun dans son lit, les hébergements étant hors de prix ici, on a opté pour un dortoir.
28 Septembre,
L’observation des oiseaux va devenir notre deuxième passion, après le voyage (ou le chocolat, je ne suis plus très sûr). Alors ce matin on a rendez-vous à 6h avec Jungle Joe (à l’entrée du village) pour une session de « birdwatching » ou « observacion de aves » c’est bien moins cher qu’à Mindo (en Equateur), 30 000 COP contre presque 40$. Mais voilà, le temps n’est pas idéal, il fait gris ce matin et les oiseaux ne sont pas pressés de sortir de leurs nids pour manger car la journée ne s’annonce pas bien chaude. On croise pas mal de petit oiseaux qu’on connait déjà, comme les Tangaras ou les Moucherolles, quelques colibris que l’on devinera au bruit d’hélicoptère qu’ils font en nous frôlant. Armés de nos jumelles, on distinguera un toucan qui ne se rapprochera pas. Heureusement, la session se termine sur une bonne surprise, une chouette à lignes noires, apparemment très difficile à observer. 3h de marche pour ne voir que peu d’oiseaux, ça nous conforte dans l’idée d’aller se promener tout seul. Idée confirmée aujourd’hui 24 Octobre avec une petite promenade qui foisonnait d’oiseaux, Motmot, Tangara à dos rouge et le fameux coq de roche ! Mais ça on vous le racontera le moment venu.
En rentrant, on avale notre petit dej offert par la guest house, un vrai petit dej comme on les aime, une tortilla fourrée à la saucisse, carotte et poivron… Heureusement, c’est presque un en-cas plus qu’un petit dej, vu qu’on est debout depuis plus de 3h maintenant. On prend un peu de temps pour passer quelques coups de fils et prendre des nouvelles de nos proches en France. Après un repas du midi assez moyen (heureusement bien rattraper par une baguette viennoise de la boulangerie Française) on retourne dans les hamacs pour bosser sur le blog, et avancer le tri des photos. Ce soir, pas de série, on regarde Génération Tour du Monde, un petit film-interview sur différents tourdumondistes. Il ne dure que 50 minutes, et on conseille à tous d’y jeter un coup d’œil, que ce soit pour comprendre nos motivations d’évasion, ou seulement pour se donner envie.
29 Septembre,
Ce matin, petit dej folklore, avec une soupe ! La même que l’on retrouve tous les midis servit avec un almuerzo. Il faut dire que depuis qu’on est en voyage on a fait pas mal de découverte et d’effort sur les petits dej, mais là c’est au-dessus des forces de Marion, elle abdique carrément devant son assiette. Pourtant, il va falloir prendre des forces car on a 22km de rando qui nous attend. On reprend le même chemin qu’hier pour se rendre au Pozo Azul, un bassin naturel d’eau froide alimenté par une rivière. C’est un peu l’expédition pour s’y rendre, le chemin est plein de boue, heureusement, on est bien équipé. Par contre on a un peu de la peine pour ces pauvres Colombiens qui sont en tongs ! Aujourd’hui, c’est Samedi et Samedi c’est ravioli… euh non, Samedi c’est le week-end et les Colombiens affluent en masse dans ce tout petit trou d’eau froide. On n’avait pas prévu de se baigner, mais de toute façon, ça n’a aucun intérêt. On fait quelques photos de l’endroit puis on repart aussi sec car il y a autant de monde ici, que lors d’une liquidation totale chez Zara (ahhh sexisme quand tu nous tiens).
On file ensuite vers la brasserie locale Nevada, on espère faire une petite visite des installations, mais voilà, c’est à la Colombienne, il n’y a personne pour nous accueillir, c’est à peine si on a un bonjour quand on arrive à la boutique, on croise deux guides en se promenant dans le hangar, mais ils ne nous adressent même pas un regard. Tant pis, on va se poser à une table, on teste leurs bières, une Pale Ale pour moi (Happy Coca) et une Rouge (Happy Tucan) pour Marion. Puis après, c’est le drame, je ne sais pas si c’est à cause de la bière, mais impossible de trouver notre chemin, on cherche désespérément la Finca La Victoria pour manger, mais on se retrouve au milieu d’un champ de café, on tourne en rond pendant bien 1h avant de retrouver notre chemin, mais cette fois vers la Casa Viejas qui nous a été indiquée par une gentille Colombienne entre deux plants de café.
La vue est superbe depuis la guest house, on mange nos deux assiettes végétarienne (12 000 COP) face au champs de café avec la mer des caraïbes pour horizon. Quand on repart, il est 14h et il nous reste environ 4h30 de marche jusqu’à Minca. Sauf que voilà, sous ces latitudes, le soleil se couche à 18h, alors il va falloir accélérer le pas si on ne veut pas arriver de nuit. De toute façon on n’a pas nos frontales, alors il faudra qu’on arrive avant la nuit. La première partie du chemin grimpe, alors entre nos estomacs bien plein et la fatigue du matin, on n’avance pas très vite. Mais la vue, une fois tout là-haut, à Los Pinos est juste magnifique, nos efforts sont bien récompensés. De grands éclairs commencent à zébrer le ciel, la descente s’annonce… humide. On s’abrite sous de grandes feuilles, mais déjà l’orage s’éloigne, ouf, on ne sera pas trempé jusqu’aux os. On trouve un petit raccourci qui nous fera gagner un temps précieux puis on s’enfonce au milieu des champs de café sur un chemin a peine assez large pour poser deux pieds côte à côte. Je laisse passer Marion en éclaireur, enfin en nettoyeuse de toiles d’araignées devrait-on dire !
Finalement, on arrive bien assez tôt à Minca, avec presque 45 minutes d’avance sur le coucher du soleil, alors pour fêter ça, on s’offre une petite baguette viennoise avec des pépites de chocolat et on en prend même une autre pour demain matin. Au total, 26 km et 1100m de dénivelé cumulé, c’est une bonne petite journée de rando !
30 Septembre,
Il est de temps de se reposer un peu, puis Aujourd’hui c’est Dimanche. On commence la journée avec une baguette viennoise au petit dej, et ça, ça fait du bien au moral. On attaque ensuite avec le tri de photos et la rédaction des prochains articles que l’on publiera dans un mois… Oui, on a un peu de retard. La patronne de la guest house nous voyant bucher comme des malades, nous propose une petite soupe à midi. Petite soupe qui se transforme en repas complet avec une assiette de riz et le fameux Sancocho, une soupe typique de la Colombie. Un repas offert par la maison, si ce n’est pas génial ça ! Une fois le ventre plein, on retourne bosser, Marion sur le blog et moi je passe un coup de fils à Guillaume, histoire de me replonger dans le boulot. Verdict après un peu plus de 2h chacun de notre côté : Marion a bien avancé la rédaction des prochains articles et moi je suis sûr d’une chose, je ne suis pas prêt à retourner au boulot dès demain !
A 17h20 on prend le collectivo pour retourner sur Santa Marta et ses embouteillages infernaux. 1h15 plus tard, nous y voilà. Notre guest house est à 700m du marché, mais les taxis insistent pour que l’on monte avec eux. C’est vrai que la ville est glauque et qu’il fait nuit, mais ça ne ressemble pas à un coupe gorge non plus. A les entendre, on serait dans la capitale du crime et on n’arriverait jamais entier à notre hôtel si on part à pied. Bon avec 2 ou 3 km, on les aurait écouté, mais là, à peine 10 minutes de marche. Ça ne serait vraiment pas de bol.
Que va-t-il se passer ? On vous le raconte dans le prochain article !
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