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D'Oulan-Bator au Parc Gorkhi-Terelj


11, 12 et 13 Septembre, arrivée sur Oulan-Bator (Ulaanbaatar) après une courte nuit. On est harcelé par les taxis à la descente du bus, on prend vite nos affaires et on s’éloigne. 6Km nous sépare de la guest house Danista, on ne connait pas encore le prix des taxis ni le fonctionnement du bus. On n’a pas non plus de monnaie locale dans nos poches, on commence donc par retirer, les chiffres font tourner la tête, 100 000 MNT = 34€. Après 1h30 de marche on arrive à la guest house. On décide de prendre les 3 prochains jours pour faire une lessive, avancer le blog, préparer notre mois en Mongolie, prendre le temps de se poser et de visiter un peu la ville. La capitale n’est vraiment pas très jolie (beaucoup de bâtiments sont en ruines), elle est très poussiéreuse et on apprend un peu plus tard que c’est la seconde ville la plus polluée du monde… Bizarrement 1 voiture sur 2 est hybride, mais ça ne peut pas compenser les vieux engins qui fument noir, à commencer par les bus de ville. Ici pas de pitié pour les piétons, même quand le feu est vert, tu n’es pas prioritaire du moins si tu tiens à ta vie.

14 Septembre, debout 8h, objectifs de la journée : passer à Horseback réserver notre tour de 12 jours puis prendre le bus de 12h pour aller au parc Gorkhi-Terelj (situé à 50Km d'Oulan-Bator) et commencer notre trek de 2 jours pour rejoindre Turtle Rock (formation rocheuse en forme de tortue, principale attraction du parc). Après 1h d’attente devant Horseback, on nous fait comprendre que le bureau n’ouvre qu’à 12h… Changement de plan, direction le « Black Market », marché d’Oulan-Bator où l’on trouve tout, mais vraiment de tout. De la cuisine aménagée au linge de maison en passant par les pièces de vélo, l’outillage ou encore des imitations de vêtements de luxe. On a quelques doutes sur la provenance de certains articles, bref il porte bien son nom de « Black Market ». De retour à Horseback, on boucle notre tour, certes c’est cher (très cher même) mais les avis sont excellents et notre guide sera francophone.

16h, on prend le bus 16-021 (2500 MNT/pers) direction Terelj, on ne sera que trois touristes dedans. L’avantage de ce bus est qu’il traverse le parc sans s’arrêter à l’entrée, on fait donc l’économie du billet d’entrée (bien que le prix soit dérisoire, 1500 MNT/pers). Après 3h de route (pour 50Km, oui oui, l’état des « routes » ne permet pas d’aller plus vite), on arrive à Terelj. On s’éloigne de 2/3 Km pour planter la tente, Marion fait sa première expérience avec les chiens de bergers, tout se passe bien, il aboie pour nous faire comprendre que le chef ici c’est lui, puis après deux petits reniflements il se mets à frétiller de la queue et nous laisse passer. Bravo Marion, tu n’as pas paniqué ! On repère notre chemin pour demain, visiblement il faudra traverser la rivière, on croise les doigts pour qu’il y ai un pont.

15 Septembre, réveil à 8h, on lève le camp à 9h45, record battu, on n’a jamais été aussi rapide ! Le trek parait facile, on doit longer la rivière les 3 premiers kilomètres, traverser la rivière puis suivre le chemin sur une dizaine de Km. Au bout de 1,5Km, on se retrouve dans un marais nous obligeant à faire demi-tour. On croise des yacks, des chevaux et des vaches, pas de quoi entacher notre bonne humeur du matin. On traverse plusieurs groupements de yourtes, un local nous propose visiblement de partager sa voiture, mais devant l’impossibilité de se comprendre, on échange un dernier sourire avant qu’il ne redémarre. Après une bonne heure de marche, on commence à apercevoir la rivière, il n’y a plus de chemin depuis quelques mètres déjà, l’idée du pont commence à s’envoler. On sort de la forêt, et comme on l’avait bien pressenti, il n’y a pas de pont… Deux solutions, faire demi-tour ou traverser. Comme on n’est pas très chaud pour la première et que le niveau de l’eau à l’air bas, on choisit la seconde. Le courant est un peu fort et l’eau monte jusqu’aux genoux, mais en 3 minutes on sera de l’autre côté. Le temps de retirer l’eau de nos chaussures, on aperçoit 3 cavaliers traverser la rivière… Dommage à 5 minutes près on aurait sans doute pu traverser au sec. Une Mongole qui observe, l’air amusée, notre petit manège depuis bien 20 minutes, nous propose d’entrer dans sa yourte pour se réchauffer quelques instants. On essaye de se remémorer ce qu’on a lu la veille : ne pas hésiter sur le seuil d’une yourte, une fois entré, se mettre du côté ouest et attendre que l’on vous invite a vous asseoir, ne pas déposer son chapeau (signe que l’on veut rester dormir), ne pas refuser la nourriture que l’on vous tends (au moins goûter avant de refuser), donner un cadeau, mais seulement au moment de partir et bien le tendre avec les deux mains. Avec tout cela, je ne pense pas que l’on ait fait d’impaire. La vielle dame nous propose une tasse du fameux thé au lait, c’est plutôt bon ! A vrai dire celui-ci n’est pas salé, la rivière est douce et non salée, heureusement pour nous ! Viens la proposition de l’assiette de fromage. On n’a pas vu beaucoup de yacks alors c’est sans doute de la brebis ou de la vache. Je teste un morceau qui fait plus fromage frais que les autres bouts qui ont l’air dur comme du béton. Bonne surprise c’est très bon, on dirait bien du fromage frais de vache, j’en propose à Marion, qui n’en prend qu’une petite bouchée. Pendant que l’on se réchauffe près du poêle, la vielle dame fait cailler du lait dans un genre de grand wok posé directement sur le poêle. En guise de combustible, elle enfourne en prenant à pleine main des bouses séchées. Pour la remercier de son hospitalité, Marion lui tend notre tube de dentifrice ainsi que des bonbons au chocolat. Nous n’avons peut-être pas échangé beaucoup de mots, mais ça restera un excellent moment de partage et d’émotion. Nous revoilà sur notre route, mais pas pour très longtemps, un troupeau de moutons/chèvres nous oblige à nous arrêter 500 mètres plus loin. Cette fois, les chiens de troupeaux ne nous laisserons pas passer, ils sont assez agressifs, on reste stoïque, ils ne cherchent qu’à nous intimider. On patientera bien 10 minutes que le troupeau s’éloigne et que le berger rappelle ses chiens. Décidément, on n’est pas près d’arriver à Turtle Rock. Le reste de la journée se déroule bien, on se fraye un chemin à travers les troupeaux de vaches (bravo à Marion qui fait des progrès avec la proximité des animaux !). Vers 16h, on arrive au monastère d’Aryapala, il nous en coûtera 2000 MNT chacun pour le visiter. L’atmosphère qui règne ici est reposante. La vue sur la vallée depuis le monastère est magnifique et on aperçoit Turtle Rock. Le temps commence à se rafraîchir, c’est le moment pour trouver un endroit où planter la tente. Le coin est tellement touristique, qu’il n’y a plus un seul m² de "pelouse" publique. Le vent se renforce, bon c’est décidé, on ne campera pas dans la vallée, on fait quelques photos en bas de la tortue. Il ne doit faire plus que 3/4°C, le ciel est menaçant (il avait annoncé de la neige pour la fin de journée). L’option tente n’en est plus une, on se met en quête d’une habitation pour passer la nuit. 100 000 MNT pour une yourte sans WC ni douche… ouch, merci le tourisme. Au final on dormira dans un dortoir de 4 qui accueille des colos pendant la période de vacances, sans chauffage et sans douche, mais pour 30 000 MNT « seulement ». Le lit n’est qu’une planche de bois recouverte d’un tissu, heureusement, on a nos matelas et nos duvets. On bricole la fenêtre avec nos bâtons de rando pour qu’elle ferme. Le vent continuera de souffler une bonne partie de la nuit, on ne regrette pas nos 30 000 MNT. Après 8h de marche et 24,4Km, il est temps de se reposer.

16 Septembre, première expérience de toilette de campagne, juste un cabanon avec trois côtés fermés eeeeeet un trou… (pour les photos, elles sont dans le dossier « défis toilettes »). On part en quête d’un chauffeur pour aller voir le monument de Gengis Khan qui est à 45Km d’ici. On demande au proprio du camp, ils veulent 50$, ouch !! plus cher qu’un taxi. On décline l’offre et on se met au bord de la route. Même pas le temps de poser les sacs à terre qu’un minibus nous propose de faire la moitié du chemin, jusqu’à Nalayh pour 2000 MNT/pers. De là, on trouve un taxi qui nous dépose au pied du monument pour seulement 12 000 MNT la course. La visite du monument nous coute 8500 MNT chacun. Bon, on paye car c’est un incontournable de la Mongolie (c’est un peu leur Tour Eiffel), mais il n’y a pas grand-chose à voir. Seul le point de vue du haut de la tête de cheval vaut le coup. Puis le site représente bien la Mongolie, tout en contraste avec des monuments flambants neufs ayant coûté des sommes astronomiques alors qu’à quelques mètres se trouve une steppe aride peuplée de nomades devant se battre au quotidien pour exister. Après une bonne heure de visite, nous revoilà à lever le pouce pour rentrer sur Oulan-Bator. A peine 2 minutes qu’une première voiture s’arrête, c’est un local qui doit livrer un colis à quelques minutes d’ici, il accepte la course pour 25 000 MNT (deux fois moins cher qu’un taxi). On fera la route du retour au rythme de « Baby Girl », « La Lambada » et de de chants traditionnels mongoles, on a même droit aux clips sur l’écran GPS de la voiture. On s’arrête prendre une maman et ces deux enfants (3 et 5 ans) qui font du stop, nous sommes donc 6 dans la voiture, sans ceinture et la petite fille assise sur les genoux de son frère. Pour corser le tout, un policier nous fait signe de s’arrêter, je le sens mal… Après un bref coup d’œil dans la voiture et un contrôle de papiers, nous voilà reparti. On n’a pas tout à fait la même notion de sécurité routière en France. Arrivés sur Zaizan, banlieue chic d’Oulan-Bator, on prend le temps de manger en face d’une fontaine qui diffuse de la musique classique, c’est reposant. Dans l’après-midi, on visite le monument érigé en l’honneur des soldats soviétiques tués durant la Seconde Guerre Mondiale. Puis le grand Buddha doré, lieu qui fait un peu kitch au milieu des immeubles en constructions. On décide de planter la tente en fin de journée dans le parc Bodg Khan. Grave erreur, une bonne partie de la population d'Oulan-Bator y est, c’est LE lieu pour se mettre au vert. Il est trop tard pour trouver un autre endroit. On prend la direction de Danista (la guest house où l’on a déjà passé 3 nuits). Je fini par dormir dans le dortoir des filles, c’est le dernier lit de libre. Le lit, justement ressemble étrangement à celui de camp de colo, en me penchant en dessous j’aperçois la planche de bois qui sert de sommier ET de matelas ! Après une douche froide, il est temps de se mettre au lit. Un petit tour sur WhatsApp pour avoir de vos nouvelles et on va se coucher.

Désolé pour les photos, je n'ai que celle qu'on a faites avec le téléphone, pas eu le temps d'importer celles de l'appareil photo (terrible ces vacanciers qui n'ont jamais le temps de rien :)

Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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