12 jours pour découvrir la Mongolie centrale, entre steppes et déserts, camping et yourtes, neige et soleil, voila le programme chargé de ces prochains jours. Au total près de 2800km et 90h de voiture !
18 Septembre, Départ pour le mini Gobi
Après 1h d'attente et une petite frayeur qu'on ne vienne pas nous chercher, notre chauffeur Tsogoo (prononcer "Tsoguo") arrive dans un YAZ (camion 4x4 soviétique), emblème des tours en Mongolie. On fait rapidement connaissance avec notre petit groupe de français. Il y a Sophie, Karie (pas française, mais suisse), Frédérique, Patrick et Oyoona (prononcer "Oyouna"), notre guide Mongole. On commence par un petit arrêt ravitaillement pour la bière et le vin ! Ici pas de demi mesure, la bière se vends en bidon de 2,5L!!! Parfait, on en prend 6, pour les 3/4 premiers jours. A peine sortie de la ville que les ennuis commence... première crevaison. Il reste 200km, croisons les doigts pour que le reste du voyage se passe bien. Pour le moment, on roule uniquement sur de la route goudronnée, c'est plutôt confortable le YAZ. Fin de journée, on arrive aux formations rocheuses de Khogno Khan puis on marche jusqu'au monastère d'Erdene Khambiin. "Le "Monastère du Moine Erdene" date du XVIIème siècle et fut construit dans la montagne par Zanabazar, en l'honneur de son professeur, le moine Erdene". Le temple est très joli et l'endroit magnifique. Le soleil commence à se coucher, les couleurs sont superbes dans la vallée. Il est temps de monter le camp. C'est presque magique de camper ici, au milieu de nul part. En fin de repas, on est rejoint par deux chiens noirs, sans doute attirés par l'odeur de notre repas préparé avec soins par Oyoona et Tsogoo. On espère qu'ils ne vont pas s'installer pour la nuit... Tsogoo les fait déguerpir rapidement. Un dernier coup d’œil sur les étoiles, d'ici on peut voir la voie lactée, c'est magnifique et on va se coucher.
19 Septembre, Karakorum et Vallée de l'Orkhon
Réveil vers 8h pour prendre le petit déjeuner, on a tout juste le temps de faire une toilette de chat (à la lingette) et on se met en route (à pied) le temps que Tsogoo charge le van. Très vite, il nous rejoint et on décolle pour Karakorum (ou Kharkhorin), "l'ancienne capitale des Mongols. La cité légendaire de Gengis Khan a été fondée en 1220 et était l'une des étapes de la route de la soie. C'est à partir de cette ville que l'empire mongol a été gouverné jusqu'à ce que Kubilai Khan installe la capitale à Pékin. Aujourd'hui, il ne reste que quelques vestiges de la capitale." En chemin on fait une halte dans les dunes de sable d'Elsen Tasarkhai. C'est impressionnant ce changement de paysage en quelques kilomètres seulement. On croise nos premiers chameaux, la carte postale est complète: chameaux + dunes de sable :) Arrivés à Karakorum, on visite le musée (merci Oyoona pour les explications !) puis le monastère d'Erdene Zuu, ("construit en 1586 par un prince nomade. Les bâtiments, d'inspiration chinoise et tibétaine, sont entourés de 108 stupas sacrés"). Aujourd'hui, l'enceinte du monastère ne fait plus que 1,6km² alors qu'à l'époque elle en faisait 16, accueillant tout une ville. A midi, on s’arrête dans un resto local, c'est l'occasion de tester la nourriture mongole. Au menu: Kushuur, buuz et autres plats dont j'ai déjà oublié le nom mais pas la saveur, car c'était très bon. Dans l'après midi, on fait une pause dans une "tourist zone" de la vallée de l'Orkhon pour faire des photos puis on arrive en fin de journée dans une première famille nomade. On est accueilli par Georgio et Nyama, éleveurs de chevaux, moutons, chèvres et yacks. Ils nous propose un verre de thé au lait et du fromage (très très) sec de yack. C'est bon, mais nous n'en abuserons pas! Au menu du soir, des pâtes maisons, patates, carottes, oignons et morceaux de chèvres. C'est excellent! en dessert c'est yaourt de lait de yack, un vrai délice, pour le coup on en abuserai presque. Il est temps d'aller se coucher dans notre yourte dortoir que l'on partage avec Sophie et Karie. Heureusement, le poêle est là pour nous réchauffer.
20 Septembre, Les chutes d'Ulan Tsutgalaan
Ce matin pas de réveil donc levé à 9h30 (grasse mat', yes !!), au petit déj on a le droit à des crèpes !!! Merci Oyoona! Georgio insiste pour nous faire essayer le transport local et nous fait poser pour la photo ! Aujourd'hui, le programme c'est rando jusqu'aux chutes d'Ulan Tsutgalaan, 17,5km au total. Avec quelques degrés de plus, je piquerais bien une tête dans cette eau translucide. Le soir, première douche dans ce qui peu s'apparenter à une cabine de douche extérieure faite de tôle. l'eau est froide, on va se dépêcher. On assiste ensuite à la traite des juments. Le soir c'est BBQ mongol. Alors rien a voir avec un BBQ comme on le connait, moi qui m'attendait a faire un grand feu de joie pour cuire de la viande de yack, c'est raté. En réalité, on fait chauffer des pierres (oui oui des cailloux) dans le poêle puis quand elles sont incandescentes, on les mets dans un grand faitout avec la viande et un peu d'eau. Encore 1h sur le poêle et c'est prêt! On mange avec les doigts, en tout cas moi j'imite les coutumes locales. Pendant le repas, on abuse un peu de la bière et de la vodka, la fin de soirée se termine en chansons. Les Mongols ont une voix extraordinaire, c'est un vrai bonheur que de les écouter chanter. Bon quand c'est au tour des Français, c'est un peu plus dur, Marion et moi ne sommes pas des habitués du karaoké. On retiendra quand même "Aux Champs Elysées" de Joe Dassin que les Mongols connaissent bien!
(désolé pour les vidéos, il faisait noir. Je vous laisse écouter, et merci à tous d'avoir poussé la chansonnette !)
21 Septembre, Dans les montagnes de Naiman Nuur
Pas le temps de faire une grasse mat' aujourd'hui, on se lève à 7h45, à la météo il annonce de la neige (on y croit pas trop vu que 3 jours avant il faisait 31°C à Oulan-Bator). Le temps de prendre notre petit déj' et de charger le van, on commence a apercevoir les premier flocons de neige, en effet les montagnes au loin sont recouvertes d'un très léger voile blanc. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, on passe un col à 2300 mètres sur 10 bon centimètres de neige. C'est bluffant, hier encore on vadrouillait dans la steppe à perte de vue et aujourd'hui on est dans une forêt enneigée, la Mongolie regorge de surprise! On profite de ce paysage magnifique pour faire des photos puis on reprend notre route. En chemin, on croise un troupeau de yacks dont deux sont en train de se battre, impressionnant la puissance de ces bêtes! 17h, on arrive dans la famille d'éleveur, ils nous accueille avec du lait fermenté de jument (c'est moins épais et moins gras que le lait de vache), c'est fort et on sent bien la fermentation!! Une tasse de thé au lait est là bienvenue pour faire passer le gout. Le soir, après le repas, on se passe une coupe de vin en poussant la chansonnette! On charge le poêle de bouses de yack avant d'aller se coucher, ils annoncent encore froid cette nuit.
22 Septembre, Le lac de Shireet
Ulana, le jeune ("beau gosse") de la famille est venu à 7h du mat' pour rallumer le poêle, heureusement car il fait 5°C dans le yourte. Cette chaleur est la bienvenue, on reste dans le lit jusqu'à 9h. Juste après le petit déj, on assiste au dépeçage d'un yack, miam, on sait ce que l'on va manger ce soir!! Départ pour le lac de Shireet en compagnie de Sophie, 20km A/R et environ 6h de marche nous attendent, mais le spectacle promet d'être beau. Sur la route on croise, dans le neige, les traces d'un loup de bonne taille, il devait être là cette nuit sans doute. Le passage à 2800m nous donne un superbe panoramique sur le lac, on en prend pleins les mirettes. Un peu plus loin, on rencontre un troupeau de yacks qui semble étonnés de voir des touristes, notre fine équipe est courageuse, mais pas téméraire, on fait un détour de presque 1km pour éviter les ennuis (on apprendra le soir que le yack est très peureux et qu'on a fait tout se détour pour rien ...). Le lac est magnifique, après 10km de marche, on pique-nique sur l'extrémité nord. De retour au camp, on décide de faire chauffer de l'eau pour se laver (ras le bol de la douche à l'eau froide). On a 5 litres d'eau chaude pour deux, va falloir être économe ! Au repas ce soir, raviolis de yack, un vrai délice, avec en dessert du yaourt de yack, huuummm, on n'est pas près de perdre du poids ici !
23 Septembre, En route pour le désert de Gobi
Journée dans le van, on fera un arrêt à Arvaikheer pour faire quelque courses puis à Bayangol pour faire réparer la roue crevée du premier jour. On assiste à un rassemblement d'éleveurs de mouton pour élire leur plus belle bête. Je m'essaye à offrir un ballon gonflable à un petit mongol de 3/4 ans, mais sans grand succès, il préfère jouer avec les outils dans le garage. Dommage, je pensais faire de l'effet avec mon petit ballon. On reprend la route en direction du monastère d'Ongi, on fait une petite pause pour admirer les chameaux et on en profite pour faire quelque photos. Manque de chance, on ne peut pas repartir, une roue est crevée, heureusement que Tsogoo à eu le nez fin et l'a fait réparer tout à l'heure. Il est trop tard pour aller jusqu'au monastère, on monte le camp avant que la nuit ne tombe.
24 Septembre, Du monastère d'Ongi aux falaises de Bayanzag
Debout à 7h20 ce matin pour que Oyoona nous montre la confection de beignets mongols: les gampars. Tsogoo lui c'est levé plus tôt pour retourner au village d'hier faire réparer la roue. Une fois les beignets dans le ventre et Tsogoo revenu, on se dirige vers le monastère d'Ongi. "Les habitations et les monastères, qui ont accueilli jusqu'à 3000 moines, ont été presque complètement détruits par les Soviétiques en 1937. Des moines sont revenus en 2002 et ont entrepris la reconstruction des temples avec peu de moyens mais beaucoup de ferveur." On repart, mais pas très loin, on s'arrête pour deux raisons: la seconde c'est qu'il y a un troupeau de chameaux et la première, c'est qu'on a crevé !!!! Une troisième fois ! y en a un qui porte la poisse dans le groupe !! De toute façon il est midi, il est temps de faire une pause pique-nique. Dans l'après midi, on fait un arrêt pour observer les "saxaoul", des arbustes épineux typique de la région de Gobi. Enfin, on arrive aux falaises de Bayanzag, "mieux connues aujourd'hui sous le nom de "falaises enflammées", en raison de leur couleur teintée d'ocre et de rouge, où se trouve le "cimetière des dragons". Ces falaises, ainsi que les forêts de saxaouls qui les entourent, ont été les témoins d'une époque où la terre était encore peuplée de gigantesques créatures : les dinosaures. Le paléontologue Roy Andrews Chapmanfut le premier à y découvrir en 1922 des os et des œufs de dinosaures que nous pouvons observer aujourd'hui au musée d'histoire naturelle d'Oulan Bator et dans de nombreux autres musées dans le monde." Ce soir c'est grand luxe, on dort dans un camp de touristes, le Gobi Tour Camp. On à le droit à une yourte pour nous deux et une vrai douche chaude (pas seulement 5L). C'est sympa, mais rien à voir avec les yourtes des nomades, c'est des yourtes de touristes, ça fait pas Mongolie authentique!
25 Septembre, Visites des dunes de Khongor
8h, petit dej' au camp puis départ pour faire réparer la roue et acheter quelques victuailles (la bière et la vodka commence à manquer). A 13h30, on arrive chez un chamelier pour déjeuner. Cette après midi, c'est animation chameau, 2h de marche sur le dos de ces grosses bêtes pour aller jusqu'aux dunes de Khongor. Cool ! J'avais trop hâte de tester! Le chameau, c'est pas le cheval, c'est pas aussi rapide, mais c'est majestueux et y a un petit côté magique à ce promener sur leurs dos dans ce désert en direction des dunes. On termine le chemin jusqu'aux dunes dans le van, les chameaux n'ayant pas le droit d'y aller, c'est une zone protégée (l'inverse m'aurais paru normal, mais là c'est bizarre). On restera en haut des dunes jusqu'au coucher du soleil, les nuances d'orange, rose et rouge donnent un côté magique à la scène.
26 Septembre, Randonnée dans les canyons
Réveil à 7h30, avec une petit douleur au postérieur (à cause du chameau ???). On longe les dunes en direction de l'Est pour rejoindre le canyon de Dungenee pour faire un petit pique-nique. Une petite marche digestive le long de la rivière qui serpente en bas du canyon puis c'est reparti dans la van pour aller au canyon de Yoliin Am, "le canyon aux gypaètes barbus. Nous marcherons dans le fond du canyon, recouvert d'un manteau de glace éternelle. Ce dernier est tellement encaissé que les rayons du soleil ne parviennent qu'à partir du mois d'août à faire fondre la glace qui, le reste de l'année, envahit le canyon." On marche 1h30 à la recherche du glacier, mais à cette période, il n'existe plus, on ne trouve que quelques plaques de glace, tant pis, en même temps on avait été prévenu. On termine la journée par le musée du Sud Gobi, rempli d'animaux empaillés, certains sont kitschs, mais c'est sympa. On arrive dans la dernière famille de nomade, on teste enfin le thé au lait salé accompagné de petit beignets, finalement on dirait plus une soupe de lait, on se croirait presque chez mamie de Rezé (les beignets ont le goût de bottereaux). Oyoona nous apprend à jouer aux osselets (avec de vrai osselets de chèvres et encore un peu de chaire séchée dessus), il y a plusieurs variantes et même avec l'aide de Tsogoo, je perds contre elle... problème d'entrainement sans doute. Après le repas, on retourne dans nos yourtes chauffées au charbon, il fait au moins 30°C à l'intérieur, on étouffe, on ouvre un peu la porte avant de se coucher. Vraiment jamais content ces Français !
27 Septembre, Le grand stupa blanc du désert
Au menu du petit déj' ce matin, il y a de la crème de chèvre, ça a la même texture que la crème de yack, mais c'est moins fort, du yaourt de chèvre, des beignets et ... du muesli !! (Karie à le sourire jusqu'aux oreilles, 10 jours qu'elle nous parle de muesli), c'est un vrai régale. On en abuserai presque. Avant de partir, on assiste à la traite des chèvres, avec une technique assez étonnante. Elles sont toutes attachées par le cou les unes aux autres. Il est temps de partir en direction du grand stupa blanc de Tsagaan suvarga, "Ce mont abrupt de 30 mètres de haut, en forme de stupa, est vénéré depuis des siècles par les mongols. Le voyageur sera surpris par ces somptueux paysages lunaires, aux allures de fin du monde, et par les nombreux fossiles que l’on trouve dans cette région où la mer recouvrait tout il y a quelques millions d’années." C'est magnifique, il y a des nuances de rose, rouge, orange. On installe notre campement au pied des petites dunes. Ce soir l'équipe mange sans moi, mes intestins font encore de leurs siennes. Dommage, je les entends préparer une tortilla, ça à l'air trop bon.
28 Septembre, Les formations granitiques de Baga Gazriin Chuluu
L'excès de fromage de chèvre de la veille aura eu raison de mes intestins, mais ce matin ça va mieux. Au final Sophie et Frédérique n'ont pas été bien non plus. On lève le camp, après avoir regardé la traite des chèvres, direction un monastère qui a été inauguré en 2017, il est magnifique, mais comme à l'accoutumé, les photos sont interdites à l'intérieur. Dommage. Devant il y a la statue de Sukhbaatar originale. Elle a été remplacé par une "plus solide" sur la place du parlement d'Oulan-Bator. On file ensuite vers Baga Gazriin Chuluu, "formations rocheuses de granit érodées par les éléments souvent violents de cette région. Au 19° siècle, deux moines vénérés vécurent ici, et leurs inscriptions dans la roche peuvent être vues. Selon la légende, Gengis Khan serait resté dans cette région splendide où il fait bon se promener." Ce soir, il fait froid et il annonce du gèle pour la nuit. Karie propose de trouver une yourte, le gardien du parc nous propose de rester pour 110 000 MNT, parfait, au moins on sera au chaud!
29 Septembre, Retour à Oulan-Bator
Réveil dans le froid, il fait 5°C dans la yourte, à l'extérieur il a bien gelé (voir la photo du lavabo local!), heureusement qu'on n'était pas en tente!!! On prend la route direction la capitale, cette fois fini la piste, on roule sur du goudron pendant 4h. Un dernier tour à l'usine de cachemire histoire de ramener des souvenirs, sauf pour nous :( on à pas la place et l'envoi postale coûte une fortune.
