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Le tour des Annapurna


Avant de partir:

- Le chemin est tellement bien balisé (et en période de forte affluence, il suffit de suivre la foule) qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un guide

- A part au Tilicho Base Camp et à Thorong Phedi, il y a largement assez de lits dans les nombreuses Guest House qui borde le trek. Pas besoin de réserver à l’avance.

- Le prix des nuits est dans la majorité des cas négociable, à condition de manger au même endroit (assez souvent on peut négocier la gratuité de la chambre). On a payé entre 0 et 100NRs, sauf dans les zones tendues comme Manang, Thorong Phedi et Tilicho Base Camp. Les prix des restaurants sont négociés par village en général, donc pas la peine de faire le tour pour chercher le meilleur prix.

- Il a du Wifi jusqu’à Thorong Phedi qui fonctionne plus ou moins bien (pour lire ces mails c'est bon, mais oublié le streaming)

- Prévoir 10€ à 15€ (1230 à 1900NRs) par personne et par jour au minimum, il n’y a plus de distributeur une fois passé Besisahar, prévoyez suffisamment d’argent liquide pour tout le trek

- L’aller/retour vers le lac Tilicho est splendide, il faut compter 3 jours de plus au circuit, mais ça en vaut vraiment la peine. Pour nous c’est un incontournable, ne passer pas à côté de ces paysages magnifiques que vous ne retrouverez pas ailleurs sur le trek. Une vue unique sur tous les Annapurna et leurs glaciers.

- Si vous avez des Micropur (ou paille filtrante), utilisez-les plutôt que d’acheter des bouteilles. Il est possible d’acheter des bouteilles à tous les villages, mais pensons au déchets qui ne seront pas recyclés, mais brûlés dans la nature.

- Si vous le pouvez, emporter avec vous une batterie de secours ainsi qu’un chargeur solaire, à partir de 2500m la recharge peut être payante (100NRs/équipement)

- Emporter avec vous du Diamox, au mieux vous êtes sujet au mal des montagnes et il vous sera utile, au pire, vous pouvez en prendre en préventif à partir de 2500/3000m d’altitude.Ayez une bonne trousse à pharmacie avec vous, il y a quelques villages avec un dispensaire, mais ne compter pas trop dessus si vous vous blesser loin de ces villages.

- L’application MAPS.ME nous a beaucoup aidé à calculer les distances inter-étapes ainsi qu’à évaluer les dénivelés.

- Partez avec un sac le plus léger possible 8-10Kg, vous pourrez ainsi faire le trek sans porteur.

- Partez avec de bonnes chaussures que vous connaissez bien. Le trek n’est pas difficile, mais il reste engagé.

- Équipez-vous avec des vêtements légers si vous débutez à 800m (en Octobre/Novembre il fait 30°C jusqu’à 1500m) et chauds quand vous serez en altitude.

- Partez avec un bon sac de couchage (-15°C recommandé). Même si dans beaucoup de guest house, ils pourront vous prêtez des couvertures, l’hygiène n’est pas toujours au rendez-vous.

 

220 kilomètres, 76h de marche, 10 460 mètres de dénivelé positif et 8 823 mètres de dénivelé négatif


14 Octobre

Jour 1 : Besisahar (800m) - Bhulbhule (820m) - Ngadi Lampjung (860m) - 11,4km - 3h28

Réveil à 5h45, 800 mètres nous sépare de l'arrêt de bus. On arrive un peu avant 6h15, on ne cherche pas très longtemps notre bus parmi les 15 autres, il n'y en a qu'un seul qui va à Besisahar. On met vite nos "raincover" sur nos sacs car ils sont chargés sur le toit du bus. Puis, on nous fait asseoir vers le fond du bus. 10 minutes plus tard ça commence à s'agiter dans le bus, en effet on se retrouve très vite à 35/40 personnes pour 25 places assises .... Il suffit de rajouter une dizaine de tabourets dans l'allée centrale (ancêtre du strapontin !!) et le tour est joué. Finalement, on part avec un peu de retard, vers 6h50. Notre chauffeur semble pressé, il fait des pointes à 70km/h sur des chemins de terre (oui, il n'y a pas de goudron pas ici, et quand bien même il y en a un peu, il date de 20 ans). On se fait deux trois frayeurs sur la route, la fille derrière finit par vomir par la fenêtre. La route n'est pas spécialement dangereuse, elle juste en très mauvais état. On à même faillit resté bloqué dans une côte, la technique de la pierre derrière la roue nous a sortie d'affaire. Après 4h30 de "route" et 3 vomis derrière nous, nous voilà arrivés à Besisahar. On récupère vite nos sacs et on trouve un resto histoire de bien manger avant d'attaquer le trek. Objectif de la journée : arriver à Bhulbhule.

On choisit de prendre l’itinéraire secondaire (balisé rouge/blanc) histoire d'éviter les touristes qui prennent par la route. Il est plus court mais il y a plus de dénivelé. Au final on est tout seuls !! Yes !! Mais on en chie un peu. On est récompensé par la vue, c'est magnifique vue de la haut. On passe dans de petit villages au milieu des rizières, c'est top ! Comme il est encore tôt, on pousse jusqu'à Ngadi Lamjung, on se pose dans la guest house Holydays Trekkers (recommandé par Amandine et Romain du blog Cap sur le Globe). La nuit est gratuite si on mange ici, parfait, en plus la douche est chaude !! On mange tôt, à 18h, mais c’est qu’on s’est levé tôt aussi ce matin ! Puis le temps de se reposer un peu, on se couche à 21h30.


15 Octobre

Jour 2 – Ngadi Lampjung (860m) – Syange (1090m) – Jagad (1300m) – 16,3km – 5h51 (853m dev+)

On est réveillé à 6h par nos voisins un peu bruyants, on reste au lit jusqu’à 7h, comme prévu. Marion n’a pas très bien dormi, sans doute le petit tremblement de terre de cette nuit y est pour quelque chose. Une fois le petit déj dans le ventre, on décolle pour Jagad au mieux (Syange au pire). On est à peine sortie de la ville qu’on se fait interpeler par la dame qui tient la dernière guest house, elle se plaint de n’avoir aucun trekkeur, on n’y est pour rien nous, pas la peine de nous faire la morale. Elle en profite pour nous donner l’adresse de la guest house de son oncle qui est à Jagad. Bien, ça nous fera au moins une adresse là-bas et un petit plus pour négocier le prix ! On est à peine reparti qu’on est rejoint par d’autre trekkeurs parti sans doute plus tôt que nous de Bhulbhule puis on se fait littéralement arrêter par un groupe de gamins (8 ans au plus). Ils bloquent la route et nous demande de l’argent : « Give me money » sont les trois seul mots d’Anglais qu’il répètent sans cesse. Après les gamins d’hier qui voulaient des bonbons (« Give me sweet »), ça commence à bien faire, puis on ne cautionne pas la démarche alors non, va falloir qu’il lève le barrage, on ne cèdera pas ! Comme ils sont insistants, on finit par hausser le ton et forcer le passage, faut pas déconner non plus. Après deux heures de marche et une longue montée, on fait une petite pause à Bahundanda (1300m) pour acheter deux bananes fraîchement cueillit (tellement fraîchement que la mienne n’est pas mûre…). On traverse des paysages magnifiques entre rizières, forets semi-tropicale et chutes d’eau vertigineuses.

A midi, on fait une halte dans un village inconnu de MAPS.ME au Peaceful Guest House, la nourriture est bonne et pas trop chère, mais on est déçu par notre premier dal bath, finalement c’est beaucoup de riz blanc. Les pâtes qu’ils proposent sont bien plus savoureuses et relevées et moins chères. Vu qu’on est en bonne forme, on pousse tranquillement jusqu’à Jagad, en transpirant quand même sur les 2 derniers kilomètres de montée (200m dev+). On trouve facilement l’Hôtel Mont Blanc (si chaudement recommandé le matin et le midi). On négocie la chambre gratuite en échange du couvert, parfait ! La gérante nous fait signe de ne rien dire car les autres chambres sont pleines et tout le monde a payé. Pour nous ça fera 400NR d’économisé. En bas du village, il y a des sources chaudes, il est 15h35, c’est le bon moment pour se relaxer. Enfin, ça c’est ce qu’on croyait, car pas de bassin naturel, c’est une piscine de 4m/3m et l’eau est froide… en effet pour alimenter le bassin il y a 3 tuyaux d’eau chaude (qui viennent de la source chaude) et un d’eau froide (qui vient de la rivière). Deux des trois tuyaux d’eau chaude ne coulent pas dans le bassin, et vu le débit du troisième, logique que l’eau soit froide. Bon, on déplace tout cela et on vire le tuyau d’eau froide, reste plus qu’à attendre que l’eau se réchauffe. Vu l’heure, on ne trempe que les pieds car le soleil se couche dans 30 minutes. Au moins le bassin sera chaud et fera le bonheur des trekkeurs qui arrivent. En tout cas la vue est magnifique. Ce soir, on teste les Mo:Mo végétariens frit (sorte de ravioles fourrées aux légumes – similaires à ceux mangés en Mongolie), c’est très bon et ça change du riz !


16 Octobre

Jour 3 : Jagad (1300m) – Tal (1630m) – Dharapani (1850m) - 19km - 6h10 (977m dev+)

On se lève tôt ce matin, une longue journée nous attend, 6h15 debout, le temps de prendre le petit déj, on est sur la route à 7h25. On bifurque assez vite à gauche à la sortie de Jagad pour prendre le chemin de trek et non la route. Personne ne nous suit, ils préfèrent tous passer par la route. Ça monte fort, on en chie dès le matin (Marion un peu plus !), mais on est tout seuls et c’est magnifique toutes ces chutes d’eau. On finit par rejoindre la route (et la foule) à Chyamche. On quitte assez vite la route pour reprendre le chemin balisé rouge/blanc bien plus agréable, mais plus engagé. Le midi on fait une pause à Tal pour manger et racheter du savon (je l’ai oublié dans la précédente guest house…). Le temps se couvre, fini les 30°C pour marcher, il doit faire à peine 20°C avec pas mal de vent. Mais au final c’est mieux pour marcher. Dans l’après-midi, on est obligé de reprendre la route, une partie du chemin entre Tal et Karte s’est effondrée, dommage on aurait bien évité les passages (assez rares tout de même) de jeeps. Entre Karte et Dharapani, on reprend le chemin, on est encore tout seul, parfait ! A 15h30 on arrive à Dharapani, un peu fatigué de notre journée, on trouve une petite chambre au Crystal Hôtel (recommandé par Amandine et Romain). C’est très sympa comme endroit et en plus la douche est chaude ! On fait un peu de lessive (Marion insiste, mais bon, ça ne fait que 3 jours qu’on les a sur le dos, ils sont encore un peu propres). Pour faire sécher nos vêtements, on improvise un fil à linge en tirant une ficelle entre deux bâtons de rando qu’on avait préalablement fixés aux pieds du lit. Bon vu l’humidité ambiante, peu de chance pour que ça soit sec demain.


17 Octobre

Jour 4 – Dharapani (1850m) – Timang (2620m) – Thanchok (2680m) – Chame (2680m) – 18,49km – 6h10 (1052m dev+)

Réveil 6h15, les vêtements ne sont pas sec… tant pis on les mettra sur le sac tout à l’heure pour que ça sèche. Ce matin, on teste le porridge, grave erreur, ce n’est vraiment pas très bon, fade et lourd. Même en ajoutant du sucre, ça ne suffit pas à le faire passer. Au moins ça va nous tenir au corps. A peine parti qu’on est déjà à l’arrêt au checkpoint de l’ACAP. Pas de chance devant nous, il y a deux guides qui doivent enregistrer une dizaine de personnes chacun. On prend notre mal en patience, mais on perd quand même 20 bonnes minutes. La « route » (on oscille entre bain de boue, escaliers interminables et chemin de pierre) jusqu’à Timang est difficile 600m de dénivelé sur 5km. On traverse notre première forêt de conifères et on rencontre notre premier écureuil, très différent de ceux Mongols. Ils ont les oreilles courtes et une queue moins touffue (désolé il n’y a pas de photo, il était bien trop vif pour moi). Arrivé à Timang, il est temps de faire une pause, un peu plus de 3h de marche pour à peine 5,5km, les corps souffrent, mais la vue sur le Manaslu est magnifique. On commence à voir nos premiers pics enneigés. A midi, on fait une halte a Tanchok pour se délecter du meilleur dal bath du pays, en tout cas c’est comme ça qu’on nous l’a vendu. Mais ils ont bien raison ces touristes, il est vraiment bon ce dal bath. Fini les dénivelés, le reste de la journée est relativement plat. Arrivé à Chame, on cherche les « hot springs », elles sont à l’autre bout du village, très bien, on repartira plus vite demain. On s’arrête à la dernière guest house, à 100m des « sources chaudes ». Un peu déçu du cadre, toujours pas de bassins naturels, mais deux piscines en béton de 3mx3m. On reste quand même pour se soulager les jambes et le dos. Le soir, on croise des gamins qui jouent aux billes… ah non ils jouent aux billes avec des noix !


18 Octobre

Jour 5 – Chame (2680m) – Bhratang (2900m) - Lower Pissang (3220m) – 15,9km – 4h14 (669m dev+)

Une journée sans grande difficulté nous attends, 600m de dénivelé sur la journée. Ça monte, mais c’est progressif. Après 2h de marche, on fait une pause à Bhratang, on vient de traverser presque 1km de verger, c’est totalement inattendu ici. On découvre un grand hangar et bâtiment flambant neuf avec même de la pelouse devant. Idéal pour faire une pause pommes et se reposer un peu. En fin de matinée, aux alentours de Dhikur Pokhari, on aperçoit enfin les majestueux sommets des Annapurna couverts de leurs neiges éternelles. On les quittera plus jusqu’à Lower Pissang. Finalement, on a une bonne allure et on arrive à Lower Pissang pour manger à midi. Très bien, on profitera de l’après-midi pour se reposer un peu et monter jusqu’à Upper Pissang pour s’acclimater un peu. On reste jusqu’au coucher du soleil. On le regarde disparaître derrière l’Annapurna IV ou II. L’électricité n’étant toujours pas revenu, on mange notre dîner à la lueur de la bougie en compagnie de deux Françaises. On se raconte nos histoires puis on va se coucher. Demain est une grosse journée.


19 Octobre

Jour 6 – Lower Pissang (3220m) – Ghyaru (3700m) – Ngawal (3680m) – Braka (3470m) – Manang (3540m) – 20,9km – 6h50 (942m dev+)

Deux chemins sont possibles pour rejoindre Manang, le facile ou le plus beau. On a avancé exprès le réveil pour se laisser du temps, alors on prendra le plus beau. Mais ce dernier se mérite, presque 300m de dénivelé en 2km pour arriver jusqu’à Ghyaru. On souffre pour monter là-haut. Marion plus que moi. Le mal des montagnes commence à se faire sentir, ajouté à la fatigue des 5 premiers jours, les corps souffrent. Mais quelle récompense une fois le sommet atteint. 2h de souffrance pour un spectacle à couper le souffle, un panorama magnifique sur les Annapurna II (7937m), III (7555m), IV (7525m) et Lamjung Himal (6983m). On grignote un morceau pour se redonner des forces, la route est encore longue jusqu’à Manang. La route jusqu’à Ngawal est éprouvante, mais les sommets se dévoilent de plus en plus. On en profite en dégustant une brioche au chocolat dégotée dans une bicoque improbable à 3790m. Comme il est tôt, on décide de pousser jusqu’à Julu (ou Chulu). Grave erreur, c’est un village fantôme. Deux restaurants sont bien présents, mais pas d’aubergiste pour les tenir. Un habitant (parmi les 4 du village) nous propose 4 pommes et nous indique le chemin pour rejoindre Manang. Il faudra se contenter de cela avec quelques gâteaux secs « spécial trekkers ». Le chemin pour rejoindre Munchi est chaotique, on marche dans la poussière, le vent c’est levé ce qui rend la marche encore plus pénible. A Braka, on hésite à s’arrêter, mais l’idée d’assister à la fête des lumières à Manang nous fait poursuivre notre chemin pendant encore 20 minutes. Regret amer !! Manang est une ville dortoir, sans vraiment de charme, le prix des chambres est exorbitant et terminé les petites guest house de 10 chambres, ici règnent les « grand hôtels » avec 30/40 chambres chacun. On termine dans une chambre miteuse, le ciment du plafond nous tombe dessus à chaque pas du locataire du dessus. La pièce est froide et humide, mais on n’avait pas trop le choix, beaucoup étaient complets et les autres beaucoup trop cher pour le service proposé (quasiment le prix d’une chambre à KTM, avec un vrai petit déj, du WiFi et une douche chaude). Marion n’a pas d’appétit ce soir, mal au crâne, on mettra çà sur le dos de la fatigue, mais ne négligeons pas le mal des montagnes. Comme l’hôtel où on est ne nous plait pas, on décide d’aller manger ailleurs (en général l’hôtel n’aime pas trop et fait payer une surtaxe si on ne mange pas chez lui). Je teste le burger de yack et Marion un plat de lasagne. Le burger est bon, mais ce n’est pas un vrai steak, c’est une sorte de steak haché préparer avec des oignons, j’ai du mal à trouver le gout du yack. Mais ça change du riz, c’est bon quand même. Marion ne se sent toujours pas mieux. On va se coucher là-dessus.


20 Octobre

Jour 7 – Manang (3540m) – Braka (3470m)

Journée d’acclimatation à Manang, en principe. Marion n’a toujours pas d’appétit pourtant en guise de petit dej, on s’offre une grosse brioche au chocolat et roulé à la cannelle (que je mangerais au ¾). On va faire un tour chez le toubib pour lever tout doute, il lui fait un petit check up. Pas de chance, c’est le mal des montagnes, perte d’appétit, fatigue à ne rien faire, souffle coupé et maux de tête. Il nous conseille de redescendre et de prendre du Diamox pendant au moins deux jours puis en fonction de son état on pourra reprendre l’ascension. Il est 12h et redescendre jusqu’à Lower Pissang est trop long, avec l’accord du médecin, on redescend jusqu’à Braka puis on va surveiller cette petite Marion. On s’installe au New Yack Hôtel, on négocie 100NRs la nuit en échange de tous les repas pris chez eux. C’est honnête en plus le staff est super sympa, la nourriture bonne et sans doute la meilleure chambre qu’on ait eu jusqu’à présent. On ne peut que vous conseiller de vous arrêter à Braka plutôt qu'à Manang, 20 minutes séparent les deux villes et seulement 25 mètres d’altitude. En plus en restant à Braka, vous serez plus proche du départ pour l’Ice Lake (4600m). On n’a pas pu le faire, mais tout le monde en est revenu absolument ravi.

21 Octobre

Jour 8 – Braka (3470m)

Journée bis d’acclimatation, Marion ne se sent pas beaucoup mieux, le Diamox ne fait pas encore trop d’effet. On reste sur la terrasse de l’hôtel au soleil à se reposer. Dans l’après-midi, on se décide à faire un tour histoire d’accélérer le processus d’acclimatation. Marion le regrette un peu, c’est dur, très dur même. On fait quand même 350m de dénivelé positif, on arrive juste à temps pour voir le soleil disparaitre derrière les montagnes. Une fois redescendu, on teste un jus de seabuckthorn (argousier), c’est délicieux et recommandé pour ses apports en vitamine C (30x supérieur à ceux d’une orange).


22 Octobre

Jour 9 – Braka (3470m) – Manang (3540m) – Kangshar (3757m) – 7,2km – 2h44 (326m dev+)

Matin décisif, si Marion ne se sent pas mieux il faudra redescendre et « abandonner » le passage du col. Les effets du Diamox commence à se voir et la forme commence tout doucement à revenir. On prend la décision de poursuivre mais en passant voir le médecin d’abord. Son taux d‘oxygénation est bon, le médecin est favorable à une poursuite de l’ascension tout en gardant le Diamox jusqu’à Jomson. Bonne nouvelle ! On prend la route en direction du lac Tilicho, c’est l'un des plus grands et hauts lacs du monde, 5000m tout de même. La vue une fois là-bas doit être juste fantastique. La route jusqu’à Kangshar est longue, le manque d’oxygène à cette altitude fait souffrir nos corps et demande à notre palpitant bien plus de travail que d’habitude. On va se limiter à de petites étapes, pas plus de 300m de différence d’altitude par jour pour dormir. On s’arrête dans le dernier hôtel, le Hotel On Height, (100NRs la nuit), c’est plutôt propre, il fait bon dans la chambre et la salle à manger est chauffée. Pour le « lunch », on teste les « pizzas », jusqu’ici elles sont faites maison avec une pâte à pain, là c’est différent, la pâte est remplacée par un beignet frit. C’est très bon aussi, mais surprenant. On passe l’après-midi à se reposer et à s’acclimater, demain c’est 500m de dénivelé positif qui nous attendent.


23 Octobre

Jour 10 – Kangshar (3757m) – Shree Karka (4070m) – Tilicho Base Camp (4140m) – 9,14km – 3h50 (680m dev+)

La nuit n’a pas été de tout repos, un petit visiteur nocturne a semé la panique. Vers 0h00 je sens qu’on me marche sur la tête, je me réveille en sursaut et balaye ce qui est en train de se promener dans mes cheveux. C’est velu, léger et ça doit mesurer 3/4cm, je commence à paniquer à l’idée d’être en compagnie d’une amie à 8 pattes. Finalement, après un bref coup d’œil à l’aide de la frontale, je découvre une petite souris toute mimi. Vu le nombre de trous dans le plancher, ce n’est même pas la peine d’essayer de la faire sortir par la porte, elle trouvera bien le moyen de revenir. Elle m’obligera à me lever 3 fois dans la nuit pour la faire descendre du lit, sortir de mon sac puis de celui de Marion. Pendant tout ce temps d’ailleurs, Marion dort (presque) paisiblement avec ses boulles Quies ! Départ à 7h30 pour le camp de base du lac Tillicho (on nous a conseillé de ne pas arrivé trop tard, pour être sur d'avoir une chambre, et ne pas se retrouver à dormir dans la salle à manger!) Le chemin est très bien balisé, il est facile de l’emprunter sans guide bien qu’il soit un peu plus technique que le tour des Annapurna. La vue sur les Annapurna est splendide, on les voit tous ainsi que la chaîne Nilgiri. Le Tilicho Base Camp est constitué de 3 hôtels qui sont tous déjà presque plein, le prix n’est pas négociable pour une fois (c’est toujours plein donc c’est logique) 800NRs/nuit dans le premier (WiFi et douches comprises), 500NRs dans le second (tout est en option). On reste à l’Hotel Kangsar Kang (que l’on ne recommande pas du tout : L’équipe qui le gère n’est pas sympathique, les repas ne sont pas servis à l’heure et les chambres sont sales) et au final on dépensera 800NRs/nuit en ajoutant le WiFi et la douche au 500NRs de base. Cette fois, il y a de la moquette dans la chambre, ce n’est vraiment pas très hygiénique mais on retrouve Marc et Thérésa un couple franco-allemand. On profite de l’après-midi pour se reposer en prévision de l’ascension du lendemain, 900m de dénivelé positif sur 5,5km. Les nuages pointent leurs nez en fin de journée, la neige commence même à tomber, ce n’est pas de bonne augure pour demain. On croise les doigts !


24 Octobre

Jour 11 – Tilicho Base Camp (4140m) – Tilicho Lac (5020m) – Tilicho Base Camp (4140m) - 10,6km – 4h55 (925m dev+)

La nuit n’a pas été de tout repos, Marion à fait une crise d’angoisse (sans doute lié à la montée d'aujourd’hui) et une petite souris s’est invitée dans mon sac. Le temps que je la fasse sortir, elle avait déjà commencé à grignoter un gâteau dans notre réserve. Au moins au réveil, le ciel est complètement dégagé, pas un nuage à l’horizon, on a même le droit à un peu de poudreuse, c’est magique. Je porte l’unique sac à dos pour la journée avec juste de l’eau et des affaires chaudes à l’intérieur. Il annonce -5/-10°C à 5000m. Avec une pente de presque 20%, on se retrouve à 1,7km/h de moyenne. On met 3h à monter, la pente est progressive sur les 5 premiers kilomètres. Sur les derniers 500m, le lac se fait attendre, on est à bout de souffle, mais on s’attend à un super spectacle… Le lac dévoile enfin sa couleur vert émeraude, le spectacle est à couper le souffle, on reste muet devant ce paysage magnifique, Marion craque. Un mélange de fatigue, de fierté d’y être arrivé et de beauté des lieux. On vous laisse jugé par vous-même, les photos valent mieux qu’un long discourt. La descente est bien plus rapide (mais tout autant fatigante pour nos genoux). 2h après qu’on ait laissé le lac derrière nous, on est devant une tasse de café pour moi et de chocolat pour Marion. Ce soir on range bien nos affaires pour éviter les petits visiteurs nocturnes et on va se coucher.


25 Octobre

Jour 12 – Tilicho Base Camp (4140m) – Shree Kharka (4070m) – Yak Kharka (4020m) – 17km – 6h20 (735m dev+)

Pas de petit visiteur cette nuit, en même temps il n’y avait rien à manger cette fois. La journée s’annonce sans grande difficulté, mais un peu longue avec 17km à parcourir. On rebrousse chemin jusqu’à Shree Kharka où l’on s’arrête pour prendre un thé en compagnie de Thérésa et Marc. On fait une pause de 45 minutes, on profite du soleil en terrasse. Les Annapurna nous suivent tout le long du chemin, se dévoilant tour après tour au gré des cumulus de beau temps. Le prochain arrêt est à 13h, dans un petit resto, le Nirvana Restaurant, après le pont suspendu enjambant la Jharsang Khola. Déjà un peu plus de 4h de marche, on a hâte d’arriver et de se poser. Le départ est rude, 200m d’ascension avec l’estomac plein… La chaîne des Annapurna disparaît derrière la montagne qui nous sépare du lac Tilicho, dommage la vue est moins belle à présent. Arrivé à Yak Kharka, on s’arrête au Gangapurna Hotel, on négocie 100NRs la nuit vu que le WiFi est à 200NRs (que l’on ne paiera pas finalement). La chambre est propre, les vitres étanches (c’est bien la première fois), la salle à manger est chauffée, la nourriture au top et servie à l’heure. On ne peut que recommander cet endroit !


26 Octobre

Jour 13 – Yak Kharka (4020m) - Churi Ledar (4225m) – Thorong Phedi (4525m) – 7,2km – 2h52 (584m dev+)

D’après MAPS.ME c’est une étape avec un dénivelé constant et plutôt courte. On veut garder nos forces pour demain. Comme on n’est pas sûr d’avoir de la place, on se lève tôt, on mange rapidement notre petit dej et on décolle avant (presque) tout le monde. En chemin, on rencontre le docteur de Manang qui est ravi de voir Marion dans une bien meilleure forme. Arrivé à Thorong Phedi, il y a déjà pas mal de monde, mais il reste des chambres (pas de négociation possible, c’est 500NRs/nuit). Après manger, on se décide à monter au Hight Camp (400m de dev+) pour faciliter la monter de demain en s’acclimatant un peu. 1h plus tard, on profite du super point de vue que nous offre le Hight Camp et on repère la route pour demain. Un vautour nous fait même l’honneur de tournoyer juste en dessous de nous, superbe ! Le soleil se cachant derrière la montagne, c’est le signe qu’il faut redescendre avant d’avoir froid. Cette nuit je dors avec tout le matériel électronique, les batteries n’aiment pas le froid et la GoPro m’a déjà fait le coup (vide le matin, puis plus la température grimpe plus elle est chargée). Du coup il ne reste plus beaucoup de place dans le duvet :).


27 Octobre

Jour 14 – Thorong Phedi (4525m) – Thorong La (5416m) – Muktinath (3680m) – 15,8km – 6h53 (911m dev+/1755mdev-)

C’est le jour J ! On a décidé de ne pas se lever trop tôt. Beaucoup préconise un réveil à 4h pour éviter le vent au passage du col. Mais 2h de frontale ne nous enchante pas trop. Un petit dej à 5h30 est bien suffisant. On est presque les derniers à partir, au moins on va être tranquille. On commence l’ascension doucement (le but est bien d’arriver en haut et de garder des forces pour redescendre). De toute façon, même si on le voulait, on ne pourrait pas aller plus vite. Avec les sacs sur le dos et le manque d’oxygène, on est à fond. Après 1h15, on arrive au hight camp, on assiste au lever de soleil sur les Annapurna, c’est magique ! La suite du trajet se fera au soleil, cool, il commence à faire froid ici. L’eau dans nos tuyaux de CamelBack a gelé (la veille on s’était pourtant dit de faire attention à cela…). On fait une petite pause pour dégeler tout ça, boire un coup et bien penser à refouler l’eau dans la poche. L’ascension est longue, mais l’effort à fournir est constant. Petit cols après petit cols, on se rapproche du sommet. Certain finirons à dos de cheval tellement le mal des montagnes les empêche d’avancer, d’autre avance centimètre par centimètre. Jusqu’à enfin apercevoir les premiers drapeaux de prières, le sommet n’est plus très loin, plus qu’une centaine de mètres. Une fois là-haut, on se prend dans les bras, enfin, on l’a fait, on a réussi !! Après avoir presque abandonné quelques jours plus tôt, nous voilà à 5416m d’altitude, le col (piéton) le plus haut du monde. On peut laisser retomber la pression, et prendre un bon thé pour se réchauffer dans la petite Tea house du col. On attache nos drapeaux de prières à un mat, un peu à l’écart des milliers autres drapeaux. On en profite pour avoir une pensée pour nos proches qui nous on quitté ; Jérémy, Samuel, Joël, Adam, Papi de Rezé, Papi de la Chapelle et Alain mais aussi à tous ceux qui nous entoure, nos familles, nos proches, nos amis. On est presque les derniers tout là-haut. 6h de descente nous attends, il est temps d’y aller. Le balisage se fait rare, et les paysages sont désertiques, on dirait presque que cette partie du trek est laissée à l’abandon. A midi, on se fait des petits sandwichs de fromage de yack avec des œufs durs qu’on avait commandé la veille au soir dans la guest house. En guise de pain, on a des grosses brioches. C’est trop bon. La descente est longue et les genoux trinquent. On a hâte d’arriver à Muktinath. C’est vraiment monotone de ce côté, on est content d’arrivé au Bob Marley Hotel. Un endroit improbable ici. On profite d’une bonne bière (la première depuis le début du trek) et d’un tiramisu sur un air de Bob Marley, c’est aussi inattendu qu’agréable.


28 Octobre

Jour 15 – Muktinath (3680m) – Kagbeni (2860m) – Jomson (2740m) – Marpha (2675m) – 30,7km – 6h40 (1355m dev-)

Pas le temps de visiter Muktinath, une longue route nous attends aujourd’hui, on espère arriver à Marpha avant la nuit. Quasiment jusqu’à Kagbeni la route est goudronnée, ce n’est pas super intéressant comme rando, on fait un petit arrêt dans un temple à Jarkot. Kagbeni est une des entrées vers le Mustang. D’ici on peut voir les paysages quasi désertiques, les montagnes rouge/ocre, c’est beau vu d’ici, mais ça sera pour une autre fois. On fait un petit tour dans la ville, c‘est plutôt joli, on a l’impression que le temps c’est arrêté ici, il y a déjà longtemps. La route pour rejoindre Jomson emprunte celle des Jeeps, le vent c’est levé dans la vallée, on cherche un bus pour raccourcir le voyage. D’après l’ACAP Office il n’y en a plus, le prochain sera demain matin. Sinon il faut prendre une Jeep (4000NRs pour 7km…) On commence à avancer et à la sortie de la route on trouve un bus prêt à partir. Jour de chance ?? Il s’agit d’un bus d’étudiants qui va justement à Jomson et même à Marpha, il accepte de nous faire monter (moyennant 300NRs pour le chauffeur), super !! Les étudiants sont intrigués de voir des touristes, ils nous font jouer à pierre/papier/ciseaux avant de nous faire une démonstration de chants Népalais. Il n’y a pas à dire, ils chantent mieux que nous. Viens notre tour de chanter… Ça sera Aux Champs Elysée, merci Sophie de nous l’avoir fait révisé. Finalement, le chauffeur refuse de nous déposer à Marpha et nous arrête à Jomson. Tant pis, on continuera à pieds, après tout c’est peut-être plus prudent. Le temps est menaçant et c’est sous la pluie qu’on arrive à Marpha, la ville est jolie, mais pas le temps de faire nos touristes ce soir, on cherche d’abord un abri. On trouvera au Paradise Guest House, on en profite pour tester le cidre local… mauvaise idée, on dirait une infusion au saucisson… vraiment pas terrible. L'Apple Brandy est bien meilleur lui !


29 Octobre

Jour 16 Marpha (2675m) – Sauru (2555m) – Larjung (2550m) – Pokhara – 14,9km – 4h32 (455m dev-)

Le temps est clair ce matin, parfait pour un peu de visite, la ville est pleine de charme, la plupart des bâtiments sont peints en blanc et il a cet imposant monastère au milieu de la ville. A l’intérieur, il y a une école de moine, on arrive au moment de la récré et on les voit jouer avec des élastiques comme on jouaient à notre époque avec les « pogs ». On fait un peu de shopping dans les petites échoppes puis on reprend la route en direction de Kalopani. On a dans l’idée de rentrer sur Pokhara sans doute demain ou dans deux jours, en fonction du temps et de notre forme. Les paysages de ce côté sont plus monotones, la fatigue commence à se faire sentir, le froid est toujours bien présent et on se dit qu’on ne serait pas mal à se reposer à Chitwan. La pluie finie par s’inviter en fin de matinée (à hauteur de Tukuche), le moral n’est pas au plus haut, on a pas d’abri avant d’arriver à Sauru vu qu’on a pris le chemin de trek plutôt que la route. On fait une halte dans le seul resto du hameau pour se mettre à l’abri et manger un morceau. La pluie a presque cessé quand on reprend la route pour aller à Larjung. L’idée est de traverser la rivière pour s’y arrêter et de reprendre une Jeep demain pour rejoindre Béni puis Pokhara. On fait à peine 100m que le chien de l’auberge nous suit, après tout pourquoi pas, il a dû apprécier les quelques caresses de tout à l’heure. Arrivé à Larjung, le chien nous suit toujours, je crois qu’il nous a adopté. On le baptisera Popy. Les infos pour les Jeep sont confuses, de même que pour les bus, la ville n’est pas super, on ne se sent pas trop de rester là. On continu notre chemin et on tentera notre chance en levant le pouce si un bus passe, sinon on ira jusqu’à Kalopani.

Toujours en compagnie de Popy, on lève le pouce à l’approche d’un bus, il va jusqu’à Pokhara, c’est notre ticket retour, le prix est correct en plus (1000NRs/pers). Désolé mon petit Popy, mais nos chemins se séparent là, c’était cool de se promener ensemble cet après-midi ! On monte dans le bus et je m’assoie sur le strapontin juste derrière le chauffeur et Marion sur celui au niveau de la porte. Il s’agit d’un bus d’Indiens qui sont parti de Muktinath ce matin pour une cérémonie religieuse et qui rentre sur Pokhara. Bon, Il y a deux enseignements à ne pas oublier au Népal : Ne jamais prendre de bus locaux et ne jamais prendre de bus locaux de nuit. Pour nous l’histoire se termine bien, malgré quelques bonnes frayeurs. Le compteur de vitesse est HS, le compteur kilométrique indique 73 685km, à mon avis il a déjà fait un tour puis est tombé en panne. La seule chose qui fonctionne ici, c’est l’autoradio avec de la musique Népalaise ! Après 6h de franchissement (à dégouter un fan de franchissement), oui car on ne roule pas sur des routes ni des chemins, c’est vraiment du franchissement, on arrive à Béni, aller plus que 80km sur de la « route ». Au final on mettra 9h pour rejoindre Pokhara. Heureusement, notre guest house est encore ouverte à 0h30. On est fatigué, il est temps de se coucher.


Une petite compilation de ces 16 jours (désolé pour le montage rapide, je l'ai fais sur un coin de table dans une guest house)


Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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