6 Janvier,
Le poste frontière Laos/Cambodge est réputé pour être très corrompu, ne souhaitant pas cautionner ces pratiques, nous entrons en résistances pour passer la frontière. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, loin de là. Aller on vous raconte notre plus grosse loose (pour l’instant) de ce tour du monde.
Ne souhaitant pas payer un pack tout compris avec le bus depuis le Laos et le gars qui prend en charge les passeports, nous attendons le jour J pour prendre le bateau puis un bus jusqu’à la frontière. Notre bus de la frontière jusqu’à Siem Reap lui est réservé mais pas payé, comme ça pas de pression si ça se passe mal à la frontière. Le tout doit nous revenir à 28,8$/pers (1,8$ de bateau, 7$ de bus Lao puis 20$ de bus Cambodgien).
En arrivant à Nakasang, on voit un pack à 18$, vraiment pas cher, du coup même en payant le bakchich (2$ pour sortir du Laos, 1$ de visite médicale et 2$ pour entrer au Cambodge) on reste gagnant. Mais nos chances de ne pas engraisser ces militaires corrompus diminuent grandement. Bref, on fait un truc qu’il ne faut jamais faire, changer d’avis au dernier moment ! Comme annoncé, un type dans le bus propose de prendre en charge le passage de frontière pour seulement 40$, car le passage coute de toute façon 2$ + 35$ (de visa) + 2$ soit 39$, donc pour seulement 1$ de plus il propose de rester dans le bus, intéressant, mais non, notre objectif c’est de ne payer que 30$ de visa un point c’est tout. Un paramètre vient jouer en notre défaveur, on est samedi, et samedi tout est plus cher…
Le bus nous dépose après seulement 20 minutes à la frontière, c’est là que le combat commence ! On passe en dernier histoire de ne pas avoir la pression des autres derrière nous. On dépose nos passeports avec la carte de sortie qu’il nous avait donnée en arrivant au Laos (pour l’anecdote, gardez la bien, car on vous la facture 7$ si vous l’avez perdu !), le gars commence à nous enregistrer sur son cahier et nous demande 4$... On lui dit que ce n’est pas légal et qu’on ne payera pas. Agacé, il me rend les passeports et me dit de dégager. Hum, ça commence mal. Je riposte en lui disant que j’ai eu Claudine Ledoux (ambassadrice de France au Laos) au téléphone hier (ce qui est complètement faux) et elle m’a dit de ne pas céder au bakchich. Ça ne change rien, ils ont vraiment une tête de *** avec leurs montres en or. Je tiens mes positions pendant encore 1h, pendant ce temps, Marion met de la musique pour les énerver, on leur demande de nous montrer la loi Lao qui nous oblige à payer 2$ et must du must, devant leur bureau c’est marqué 1$, du coup, de bonne foi, on est prêt à les payer, mais rien n’y fait, ils veulent 2$. Un groupe de touristes arrive, je tente de les enrôler avec nous, ils ne savaient pas que c’était illégal, certains entre en résistance, on va peut-être gagner ce combat ! 3 minutes après tout le monde avaient payé, on se retrouve à nouveau seul… Le gars du bus vient nous avertir que le bus va partir si on ne se décide pas à payer. Il nous avoue que c’est illégal mais que c’est comme ça. L’un d’eux fini par nous faire un tampon, ah la lueur au bout du tunnel, encore un et c’est bon. Il essaye de nous faire croire que le second n’est pas utile et qu’on peut aller au Cambodge. On est peut-être con, mais pas stupide (enfin à ce moment-là c’est ce que je croyais). Notre obstination nous mène à lutter encore pendant 20 minutes, puis épuisé face à ces 3 *******, on abdique et payons 4$ pour avoir nos tampons. On est grave dégouter d’avoir lutter 1h20 pour rien, c’est épuisant. En même temps à quoi devait-on s’attendre, 2 petits blanc face à la crème de la crème de la corruption.
Le but maintenant c’est d’avoir notre bus, car ils doivent en avoir marre de nous attendre, on file donc au bureau des visas, on se fait attraper pour la visite médicale, on commence à remplir le formulaire puis quand on se rend compte que ce n’est pas le bureau des visas, on esquive et on file plus loin. Ça sera notre petite victoire dans toute cette histoire, on a esquiver les 1$ de visite médicale totalement illégale. Pour les visas, on tend notre passeport, la fiche d’entrée, la photo et les 30$. Evidement ce n’est pas assez, il demande 35$, oui c’est samedi, donc le pauvre on le fait bosser un week-end. On refuse et le gars nous balance les passeports aux visages et nous demande de dégager. On essaye pour le principe de résister, mais on n’a nullement envie de se battre à nouveau pendant 1h, on paye les 5$ de plus ce qui finit de nous énerver. Quand on croit que c’est fini, ça ne l’est jamais, maintenant il faut tamponner les visas et procéder à une prise d’empreintes. Fatigués de toutes ces conneries, on paye les 2$ demandés, cette fois le moral est à zéro, 9$ juste pour le plaisir d’engraisser des militaires véreux, c’est une honte. Ça va être compliquer de remonter l’estime du pays maintenant.
C’est abattu et résigner qu’on se retrouve à re-payer le bus jusqu’à Siem Reap, car le nôtre ne nous a pas attendu, de toute façon quand tu dois passer une journée de me***, ça dure jusqu’au soir. La cerise sur le gâteau (car oui, ce n’est pas fini) c’est que notre bus hyper confort s’est transformé en mini-van complètement défoncé, plus de mousse sur les sièges, coffre qui ne ferme pas, les sièges ne sont pas assez large pour une personne, enfin le bonheur ! Après 1h de route sur une route à moitié asphaltée, on arrive à Stung Streng. On nous annonce un changement de bus, on a un petit espoir de monter dans un vrai bus, vu qu’on nous a dit « bus » et pas « mini-van ». Déception à nouveau, le mini-van est encore plus pourri que le premier, on accède aux places arrières par le coffre, j’ai une barre de métal en guise d’assise et les ressors du siège devant risquent de me perforer le genou à chaque coup de frein. C’est parti pour 6h de route dans l’inconfort le plus total.
Arrivés à Siem Reap, on appelle l’hôtel pour qu’il vienne nous chercher comme convenu par mail le matin même. La cerise, sur la cerise du gâteau (vu qu’on a déjà eu la cerise tout à l’heure), c’est qu’il refuse car il aurait fallu les prévenir la veille. En fait, je n’ai pas le même interlocuteur que le matin et il nous demande de prendre un tuk-tuk et de nous débrouiller tout seul. On attrape le dernier tuk-tuk de la station de bus complètement déserte, 6$ la course, de toute façon, pas moyen on la fera payer à l’hôtel. Cerise, sur la cerise de la cerise du gâteau, (oui c’est possible de faire pire), on se retrouve dans la chambre la plus sombre de l’hôtel avec le système de filtration de la piscine juste derrière. Autrement dit, pas de soleil (alors qu’on avait exprès de réserver cet hôtel pour ces chambres vitrées et lumineuses) et un bruit continue de pompes… il est temps que la journée se termine car là ça commence à faire beaucoup pour une seule journée. Une douche et au lit… Si seulement, car le chauffe-eau est en panne, donc douche rapide à l’eau froide… La fatigue nous fait oublier tout ce bruit ambiant et on s’endort assez vite.