12 Mai,
Aujourd’hui prospection dans les agences pour voir quels tours dans le désert d’Atacama on va faire. On a donné rendez-vous à Benjamin et Marylynn - que l’on avait croisée dans la vallée de l’Elqui, souvenez-vous - car à 4 on sera toujours plus en position de force qu’à deux. On commence par l’agence Flamingo car c’est la seule à proposer des tours en Français. Encore mieux, les renseignements sont en Français, on aime bien ce qu’ils nous vendent, particulièrement le petit dej avec des petits pains au chocolat venant de la Franchuteria, une boulangerie française comme vous l’avez deviné. Les tarifs sont très corrects, on profite sans doute de la basse saison (entre Mai et Juin). Histoire de comparer, on va voir chez Europcar pour louer un 4x4 sur 3 jours et faire les mêmes excursions, mais juste tous les 4. Avec l’assurance tous risque, on arrive au même montant que les excursions proposées par Flamingo, sauf qu’on a pas de guide et les 1300€ prélever en caution ne nous rassure pas trop. Alors grands aventuriers que nous sommes, nous optons pour l’agence ! Contents de cet accord, on va un peu en dehors de la ville pour manger, dans des petits restos (style petite cantine d’Asie) appelés Los Carritos, c’est vraiment bon et copieux pour 3800 CLP/pers. De retour à l’auberge, Casa Colores, qu’on a trouvé sur AirBnB, on discute avec notre hôte, car apparemment il peut avoir de meilleurs tarifs. En effet, si on passe via l’auberge, on économise 10% supplémentaire. Banco, on lui dit que c’est OK et c’est lui qui gère la réservation. Je spoile un peu la suite, car au final ce n’est pas le bon plan de passer par les hôtels, on vous le raconte un peu plus loin dans la journée de demain. Bien content d’avoir économisé un peu, on va se coucher pour se préparer pour la journée de demain, car les 3 jours d’excursion vont être intenses, entre se lever tôt, rentrer tard et l’altitude, il vaut mieux bien dormir et bien s’hydrater (2l à 3l/jour) pour être en pleine forme.
13 Mai,
Debout à 4h45, ouch ça pique, enfin un peu moins que prévu car à minuit on a changé d’heure, du coup il n’est que 5h45, ancienne heure. Ce matin on va voir le lever de soleil sur le parc des Geysers Del Tatio (19 000 CLP/pers, négocié 18 000CLP via notre auberge + 10 000CLP l’entrée), il va faire froid, très froid, vers -10°C avant que le soleil ne pointe son nez, alors on enfile toutes nos couches et on part attendre le minibus. Le temps qu’il fassent le tour de la ville pour récupérer tout le monde, on prend la route vers 5h45 avec 18 touristes en tout. On profite de la fin de nuit pour piquer un petit somme, ce n’est jamais perdu ces quelques minutes de sommeil et de toute façon il fait noir, on n’y voit rien.
Le parc est au troisième rang des parcs géothermiques derrière Yellowstone et "..." (nom imprononçable) en Russie avec près de 80 geysers actifs. Certains crachent de l’eau jusqu’à 1m (ça ne vaut pas le Lady Knox en NZ) et d’autre seulement des fumerolles dû à l’eau qui est en ébullition là tout en bas. On ne vous le cache pas, on est pas les seuls tout là-haut, y a pas mal de monde, mais le site est très grand alors ça reste vivable, même pour nous qui aimons les grands espaces vides. Cerise sur le gâteau, après 30 bonnes minutes d’explications sur les phénomènes géothermiques, on attaque le petit dej, Français, s’il vous plait. Petit pain au chocolat et baguette fraîche, que demander de plus ! L’attra(ction)pe du coin est une piscine d’eau chaude, ça aurait carrément pu être cool de se baigner à 4300m dans un parc géothermique par -10°C. Ce n’est pas demain que l’occasion va se représenter. Sauf que, oui, il y a un « sauf que » l’eau est tiède, 28-30°C. On y reste à peine 10 minutes juste avant l’hypothermie. Puis on se dépêche à s’habiller et on remonte dans le bus direction la Laguna Vega de Putana pour observer les oiseaux : foulques, oies andines, canards au bec bleu…
Viens ensuite l’arrêt obligatoire mais dénué d’intérêt, même notre guide nous conseil de spoiler la visite. Le petit village de Machucca ne vit que du tourisme, la seule famille à vivre encore ici n’est guère aimable et les produits qu’ils vendent sont Made In China. Mais bon, les agences doivent avoir des accords financiers pour nous faire arrêter ici. On file direct vers le fond du village pour voir la petite église qui reste le seul vestige d’une vie passée d’une communauté qui tend à disparaître.
Dernier arrêt tout en haut d’un canyon ou l’on peut apercevoir des cactus, ils peuvent mesurer jusqu’à 12m avant de tomber naturellement sous leur propre poids. Le bois de ce cactus a été pendant très longtemps utilisé pour construire les maisons, soit en tant que piliers, ou charpente ou encore objet de décoration. Aujourd’hui protégé, il est interdit de les couper, le seul moment où l’on peut le récupérer c’est quand il est au sol.
Retour à San Pedro pour manger un morceau à l’auberge et on repart à 14h50 à l’agence Flamingo pour former le groupe direction la Valle De La Luna (14 000CLP/pers, négo 13 000/pers + 3000 CLP d’entrée) avec un guide francophone ! On commence par une petite promenade dans la grotte de sel, une gigantesque formation rocheuse et de sel qui s’est formée suite à l’assèchement d’une mer intérieure puis de l’incroyable travail tectonique. On remonte dans le minibus et on voit passer tous ces pauvres touristes à vélo, car c’est une des seules sorties qui peut se faire par ce moyen là, mais bon, avec l’altitude, la chaleur et le sable, ils sont vraiment courageux (plus que nous en tout cas !). On s’arrête à la Duna Mayor, une immense dune de sable qui protège la Valle De La Luna de l’ensablement. Il est aujourd’hui interdit de suivre son chemin de crête pour la préserver. Le point de vue de là-haut est magique.
Fin de la journée à la Piedra Del Coyote en référence à Bip-Bip et Coyotye. Il s’agit d’un canyon, le même ou ce pauvre coyote fini toujours par tomber en essayant d’attraper ce très rusé Bip-Bip. Le coucher de soleil sur les montagnes est magnifique, elle se drapent toutes de rouge/oranger. Admirer tout calé autour d’un petit apéritif, c’est top quand même.
La journée aurait pu s’arrêter là et on avoue on aurait bien aimé se reposer. Mais voilà, Esteban, notre hôte ne semble pas très à l’aise, au bout de quelques minutes il finit par cracher le morceau, le tour de demain a été annulé pour nous, il n’est plus possible de faire les Lagunas Altiplanicas en français. Il nous propose son 4x4 pour le même prix négocié (via son auberge), mais à nous de prévoir le repas du midi. C’est gentil de sa part, mais on voulait vraiment le faire en français, alors direction l’agence pour tout mettre au clair. On vous explique ce dont on vous parlait un peu plus tôt dans l’article. A San Pedro, les hôtels travaillent avec les agences et prennent une commission assez élevée. Ce qui évite à certains de se déplacer en agence. Mais voilà, ce qu’on ne vous dit pas à ce moment-là, c’est que si l’agence a réussi à remplir ces tours en direct, ils refusent les clients des hôtels. Alors en général si on se fiche de l’agence, l’hôtel fini toujours par trouver une autre agence et vous ne remarquerez même pas cette magouille. Mais si, comme nous, vous voulez absolument partir avec une agence, les choses se compliquent. On ne pourra alors que vous conseiller de payer un petit poil plus, mais d’être assuré de l’agence avec laquelle vous partez, car si les tarifs sont proches, les prestations ne le sont pas. Enfin, cerise sur le gâteau pour nous, après avoir passé 1h30 à se faire expliquer les tours par l’agence et renégocier les tarifs via notre auberge, notre interlocuteur de l’agence ne touche pas de commission, car in fine il n’a rien vendu, l’hôtel, lui, oui. Donc sur un tour classique avec les 4 grandes attractions, un hôtel touchera 30 000CLP sur les 105 000CLP. En agence, la commission est seulement de 5%. Donc faites le calcul, si tout le monde passe par les hôtels, adieu les agences.
Bref après 2h bonnes heures de discussion, et de bon plans sur le Pérou, la Bolivie et le Costa-Rica on repart avec nos tours en Français bouclés pour les deux prochains jours.
14 Mai,
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Marion (hourra, hourra, levons nos verres !!) Quoi de mieux que de passer son anniversaire à l’autre bout du monde à 4500 mètres d’altitude pour aller voir des lagunes, des flamands roses et le Salar d’Atacama.
Comme la veille, on se prépare en singeant Bibendum, car il va encore faire froid puis on va attendre notre minibus. Vers 7h15 on est enfin au chaud et on file direction vers les Lagunas Altiplanicas (30 000CLP/pers + 5500CLP d’entrée). On commence par la Laguna Chaxa, célèbre pour ses flamands roses. C’est plus vraiment la saison, beaucoup sont parti migrer dans des contrées plus chaude, alors il faudra user des jumelles pour en voir. On aura quand même le droit à quelques survols de flamand juste au-dessus de nos têtes. Le tableau est complété par les avocettes, les mouettes des Andes et les Chorlo de la puna, le site est magique, c’est l’endroit parfait pour prendre le petit dej, français encore une fois !
Court arrêt dans le village de Socaire pour voir l’église dont une partie du toit est en bois de cactus puis Lorena nous explique d’où vient le terme Andes. Il proviendrait du type d’agriculture qui était exercé à l’époque. Pour faciliter le travail dans les champs, les parcelles avait été aménagé en escaliers appelées "andinas" d’où le nom de Andes !
Le site des Piedras Rojas étant fermé, on ne pourra observer ces curieuses formations que depuis un belvédère. Cette attraction n’étant pas encore protégée, certains ce sont amusés (un Australien surtout) à faire du kite surf sur la lagune et il a détruit beaucoup de site de nidifications. Pas vraiment écofriendly. De plus quand on ne le rappelle pas à toutes les entrées de parc, les gens (touristes peu scrupuleux) prennent la planète pour une poubelle. Les indigènes de la région on en eu marre de ces comportements et à l’heure où l’on écrit ces quelques lignes, le site est fermé depuis 6 mois, en attendant que les autorité classent le parc en réserve naturelle. Bien qu’un peu déçu de ne pas voir de plus près les Pierres Rouges, on ne peut que les soutenir dans leur combat.
Avant de retourner vers le village de Socaire pour manger, on fait le tour des Lagunas Tuyaito, Miscanti et Miñiques l’occasion d’apercevoir des vigognes et non des guanacos. Comment les reconnaître ? rien de plus simple, le guanaco vit en dessous de 3700m et la vigogne au-dessus. Le guanaco est légèrement plus trapu et grand, son museau est généralement noir. Quant au lamas et au alpagas, on le les trouvera pas dans ces contrés. Non pas qu’il ne pourrait pas y vivre, mais seulement car il n’y a pas de village donc pas d’élevage. En effet, ces deux derniers sont issus de croisement entre vigognes et guanacos pour être domestiqués. Le lama descend d’avantage du guanaco que de la vigogne et l’alpaga c’est le contraire. La vigogne possède l’une des laines les plus chères au monde, 1000$-1500$/kg et elle n’en produit que 250gr tous les 2 ans ! C’est pour cela que l’alpaga est né, car il produit bien plus de laine que son ancêtre. Bref après cette minute culture, il est temps de manger (et surtout il est 15h) et on retourne donc vers le village de Socaire pour déguster quelques plats typiques Chilien à base de maïs.
Une fois l’estomac plein, on reprend la route direction le village de Tocomao pour y faire un peu de tourisme et flâner dans une boutique de tissage de laine de lama. Les vêtements sont beaux et Marion craque presque pour une écharpe/poncho (à 30€). C’est son anniversaire alors on est prêt à craquer, mais le kilo de plus n'est pas vraiment un cadeau. En plus, on garde en tête qu’ils font exactement les mêmes tissages en Bolivie pour 3 fois moins chers (on a retrouvé la même dans le village d’Uyuni pour 9€ !) Alors on va saluer le petit lama, la chèvre et les deux moutons qui s’entassent dans une petite clôture à l’arrière puis on ressort de l’échoppe avec en poche … du maïs géant soufflé en mode pop-corn (au moins c’est léger et ça va pas duré longtemps !).
De retour à San Pedro, il est temps de fêter dignement ces 28 ans (oups j’avais réussi à le cacher jusqu’à maintenant) autour d’une bière artisanale au Chañar à la brasserie Ayllu. C’est jour de fête, mais on n’oublie pas l’altitude non plus, alors on se contente malheureusement d’une seule bière que l’on partage avec Benjamain et Marylynn. On termine la soirée en tête à tête au restaurant El Pica Del Indio.
15 Mai,
Dernière journée d’excursion à Atacama, on a choisi de partir vers le salar de Tara (40 000CLP/pers). On fait un premier arrêt à 3300 mètres avec une vue panoramique sur le volcan Licancabur (de lican « peuple » et cabur « montagne ») pour prendre le petit déjeuner. Pain frais, beurre et confiture, que demander de plus. On se rend ensuite à 4600 mètres sur un belvédère avec une vue sur les Monjes de la Pacana, d’énormes roches ciselées par le vent censées protéger la vallée. Au loin, on aperçoit la Laguna Agua Caliente. Le temps de faire quelques photos avec le « moine », on repart en direction du salar de Tara à bord de notre minibus en mode Dakar. Arceau de sécurité, censé nous rassuré quand on file a près de 100km/h dans le désert. On prend le déjeuner au bord du salar avec quelques flamand roses pour compagnie à l’horizon. On englouti nos tacos, faut dire que l’aventure ça creuse ! On file ensuite voir les Cathédrales de Tara, formation rocheuse torturées par le vent et les pluies (bien que très rares dans cette partie du monde). Enfin, dernier arrêt au bord de la Laguna Cristale qui tiens son nom de la glace qui la recouvre une bonne partie de l’année. L’autre partie de l’année elle porte un autre nom.
On invite Benjamin et Marylynn à passer la soirée avec nous autour d’une soirée crêpes ! ça faisait tellement longtemps qu’on n’en n’avait pas mangées !
16 Mai,
Journée pause avant de partir vers la Bolivie, on savoure notre dernière journée au Chili et sa chaleur, car de l’autre côté de la cordillère, l’hiver commence à bien s’installer. Au menu du petit déjeuner, le restes de crêpes de la veille et pour ce midi c’est croissant au saumon, pain au fromage de chèvre et croissant framboise/chocolat. Ça fait oublier les taches ménagère ingrates de la journée !
Dans l’après-midi on se pose sur la place centrale d’Atacama pour avancer le blog et vous faire partager (avec le moins de retard possible) toutes nos aventures. C’est ainsi que se tourne la page du Chili, après 30 jours passés ici, il est temps de découvrir la Bolivie et son très (trop) célèbre Salar d’Uyuni, mais ça, on vous le raconte dans notre prochain article.