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Aux portes de l'Amazonie Bolivienne

4 Juin,

Réveil après une nuit agitée, en prime pas d’eau chaude, du coup en profite pour renégocier le prix de la chambre à la baisse, 150Bs au lieu de 190Bs, ça a du mal à passer, mais de toute façon ils ne vont pas nous poursuivre dans la rue. Comme on a déjà visité Cochabamba, on ne traine pas, et on part tout les 4 en direction d’un collectivo pour Villa Tunari. Mais c’est où et c’est quoi Villa Tunari ? C’est une petite ville juste au porte de l’Amazonie Bolivienne. Après avoir passé quelques semaines en altitude, on va redescendre sur le plancher des vaches à 200m au-dessus du niveau de la mer. Vue la situation géographique, les températures devraient remonter par rapport à l’altiplano. Mais voilà, une perturbation inattendue vient perturber nos 2 jours sur place, on dépassera péniblement les 20°C, alors qu’à cette période, il devrait faire entre 25 et 35.

Après quelques minutes à marcher avec nos gros sacs sur le dos, on trouve un collectivo prêt à partir (30Bs/pers) bingo, on charge et c’est parti pour 2300 mètres de descente. 3h plus tard, le décor a bien changé, on est passé d’une végétation basse et peu abondante de l’altiplano à une forêt tropicale luxuriante. Il y a des bananiers partout et surtout des champs entiers dédiés à la culture de la feuille de coca. On pose nos sacs à l’hostal Mirador (95Bs/nuit), ce n’est pas le grand luxe, mais pour deux nuit ça fera bien l’affaire. Petit plus, il y a une terrasse avec vue sur le Rio Chapare. On part explorer la ville à la recherche d’un office du tourisme, mais on fait chou blanc, alors on rentre se reposer un peu, on profitera de la journée de demain pour visiter les environs.

5 Juin,

Après un petit dej rapide, on part à pied vers le parc Machia, une petite réserve juste à l’entrée de la jungle. Petit bonus, on peut tout faire sans guide, et ça ce n’est pas rien. L’entrée ne coute que 6Bs, c’est pour l’entretien du refuge. On nous explique brièvement le sentier à suivre pour aller jusqu’au mirador et si on a de la chance on devrait croiser plusieurs espèces de singes. Parfait, on se met en marche en gardant l’œil bien ouvert pour ne pas les louper. Les premiers animaux que l’on croise sont des fourmis géantes, c’est toujours impressionnant de les voir porter de petits morceaux de feuilles 10 fois plus gros qu’elles. On est presque au mirador, déjà une grosse demi-heure que l’on marche et toujours pas de singe à l’horizon, quand tout d’un coup, au détour d’un virage une petite bête poilu croise notre chemin comme si de rien n’était. Ce sont des singes araignées, car leur queue est pourvue d’une zone sensorielle comme la paume d’une main et il s’en serve de 5ème bras. C’est hallucinant l’habileté que ça leur donne. On reste quelques minutes à les observer. Ils singent parfaitement certaines de nos habitudes, c’est génial de les voir ici, à côté de nous dans ces espaces de semi-liberté pour eux. Une fois redescendu du mirador, les autres petits singes nous attendent sagement devant l’entrée. Comme quoi ce n’était pas la peine de se donner du mal pour faire 2h de balade ^^. Il y a des petit singes Boliviens, ils sont trop mignons avec leur petite tête noire et des singes Capuccino, beaucoup moins sympa, ils ont des têtes de truands.

Dans l’après-midi, on va jusqu’au second parc, le Parque Hormiga, situé à quelques kilomètres de la ville, il faut impérativement une voiture pour y aller, les taxis l’ont bien compris et leur prix ne sont pas donné, 30Bs la course. Sur la route on passe un poste de douane, il ne rigole pas dans le coin avec la coca. Une fois sur place, l’entrée n’est pas donnée, 40Bs/pers, mais à ce prix-là, on a une guide. Bon ce n’est pas la plus dynamique que je connaisse, il faut tendre l’oreille pour l’entendre, mais les explications sont intéressantes. On croise pas mal d’animaux, des coatis, les crocodiles, un toucan, des singes araignées… Les conditions de vies sont parfois assez limites, mais encore une fois il s’agit plus d’un refuge qu’un vrai parc zoologique, alors ils font avec le peu de moyen qu’ils ont. Pour rentrer on se la joue à l’asiatique, à l’arrière d’un camion benne ! Mais à une centaine de mètre du poste de douane, ils nous faits descendre, ce n’est pas très sérieux de transporter des gens à l’arrière, même pour la Bolivie. Tant pis, on tente notre chance avec un taxi qui n’a de taxi que le nom, tant mieux, on ne paye que 3Bs/pers pour rentrer.

Avec tous les fleuves qu’il y a dans le coin, c’est l’occasion de tester du poisson, alors le soir on dégote une petite cantine avec un BBQ de poisson. Si vous avez l’occasion, tester le Surubi, c’est un vrai délice !

6 Juin,

Notre petite escapade aux portes de la jungle touche à sa fin, on n’aura pas eu la météo escomptée, mais les animaux étaient au rendez-vous et puis ce sont des paysages et une ethnie qui change radicalement de l’Altiplano. Donc sans regret d’avoir ajouté presque au dernier moment cette étape à notre voyage. Ça donne envie d’aller un peu plus loin dans cette forêt Amazonienne. Mais qui sais, entre le Pérou et la Colombie on trouvera bien le temps d’y aller.

On se met sur le côté de la route et on lève le bras pour attraper un collectivo en direction de Cochabamba, en à peine 10 minutes on est sur la route, mais voilà on est monté avec le cousin Bolivien de Sébastien Loeb. On passe plus de temps sur la voie de gauche à doubler les véhicules en tout genre. Souvenez-vous, pour venir ici, on est descendu de 2300 mètres, et bien maintenant il faut les remonter. Je crois que depuis le Népal je ne m’étais pas autant cramponné à tout ce qui me passait sous la main, on a mis moins de temps pour rentrer de Villa Tunari que pour y aller, c’est pour dire.

Une fois à Cochabamba, on trouve un taxi pour nous amener au stade d’athlétisme, car en ce moment la ville accueille les 11ème jeux Sud-Américain. C’est un peu les JO, mais juste pour l’Amérique latine. Les nations qui y participe sont membres de l’ODESUR (Organización Deportiva Suramericana). On a eu l’info que lorsqu’on était à Villa Tunari, faut dire qu’ils ne sont pas très fort sur la pub ici.

Pas de chance pour nous, le stade est plein, impossible d’y rentrer, mais un voisin opportuniste nous loue son toit terrasse pour seulement 5Bs (contre 10Bs l’entrée au stade). Le petit malin y a installé des chaises, par contre la sécurité reste rudimentaire, au troisième étage pas de rambarde de sécurité, normale en même temps, il est en train de construire un nouvel étage ! Mais merci à lui, car on a pu regarder l’athlé comme si on était dans le stade ! Il y a même des vendeurs de beignets, glaces et chips qui sont passé !

Après l’athlétisme, direction le dojo de lutte. On ne comprend pas grand-chose aux règles, heureusement que Sabrina et Jérôme sont là pour nous donner les rudiments. On assiste aux finales femmes, c’est violent et passionnant à la fois. Clairement le sport ce n’est pas le truc des Boliviens, entre l’athlé et la lutte, ils ne récupèrent pas beaucoup de médailles. Elle se classera quand même 10ème sur 14 avec 34 médailles. La Colombie quant à elle remporte ces jeux avec pas moins de 239 médailles dont 94 en or.

7 Juin,

L’hôtel est en cours d’agrandissement, alors on a le droit à tous les petits désagréments, bruit dès 8h et coupure d’eau. Dommage pour la douche, elle aurait fait du bien ce matin. Un des membres du staff vient du Costa-Rica et pour la modique (ironie) somme de 20Bs/pers il propose un petit dej local : œuf sur le plat avec du pain (jusque-là c’est plutôt bon) avec une portion de riz aux … haricots rouge. Alors, depuis qu’on est parti on a fait des gros efforts et de gros progrès pour manger du salé au petit dej. Entre les œufs brouillés, sur le plat en omelette en Asie, les Dahl Bat au Népal et toute sorte de saucisses, il y a vraiment peu de pays qui ne mange que du sucré le matin. Mais là, les haricots rouges, c’est plus fort que nous, on mange pour être poli, mais ce n’est vraiment pas ouf. Encore un pays à la gastronomie douteuse. Ça a au moins le mérite de tenir au corps ^^.

Une fois le petit dej (difficilement) avalé, on se dirige (en taxi, bien sûr) vers le terminal de bus pour nous rendre à La Paz. C’est le bazar tout le monde hurle une destination différente, on se fait happer par diverses compagnies dont les bus sont sur le point de partir. Au moins c’est un climat favorable à la négociation ! On trouve un bus bien propre avec des sièges couchette et des WC à l’intérieur pour 50Bs/pers (certain ont trouvé pour 30Bs, chapeau !) On s’installe bien confortablement dedans et c’est parti pour 7h (en théorie) de route !

Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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