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Repos à la Paz en attendant désespérement le soleil !

8 - 10 Juin,

Un peu plus de 9h de route pour rallier La Paz, heureusement qu’on était bien installé dans notre bus cama. Dans les jours qui suivent, on va surtout se reposer, découvrir la ville et ces bonnes adresses grâce à Jérôme et Sabrina puis se préparer pour le trek d’El Choro. Un trek qui promet de beaux paysages, entre les hauts plateaux andins et la jungle Amazonienne. Mais voilà, il fait moche, il pleut un peu tous les jours et les nuages sont inlassablement accrochés au sommet de l’Illampu et du Huayna Potosi. Si bien qu’après 3 jours d’attente et toujours pas d’amélioration en vue, on décide de partir pour la « côte » enfin le lac Titicaca.

11 Juin,

Entre deux éclaircies, on file vers les ruines de Tiwanaku, pas sans mal. En principe, plusieurs collectivos y vont tous les jours, le départ est juste derrière le grand cimetière de La Paz. Vue que ça fait une petite trotte, on décide de prendre un premier collectivo qui, se retrouve coincé dans les bouchons et décide de faire demi-tour et de nous laisser en plan au milieu du chemin. La journée commence bien ! Qu’à cela ne tienne, on prend nos petites jambes et on avance à pied, puis vu le prix dérisoire (4Bs) on reprend un collectivo un peu plus loin. Arrivé devant le cimetière, on nous propose des collectivos pour Copacabana, mais rien pour les ruines… Bon, c’est une conspiration ou quoi ? Visiblement il y a un collectivo à 6h du matin puis après c’est assez aléatoire en fonction du chauffeur. Mais quoi qu’il en soit, pour aujourd’hui c’est mort, on nous propose un taxi privé pour 10 fois le prix, on refuse bien poliment. Il faut croire que ce n’est pas aujourd’hui qu’on va y allez, pas la peine d’insister, on change nos plans et on va visiter le cimetière (oui ça peut paraître bizarre, mais il y a un circuit touristique des personnalités, inconnues pour nous pour la plupart) puis un tour en téléphérique (avec belle vue sur la Paz). Et oui, il s'agit de la capitale la plus haute du monde (3640m), et ça grimpe sec !

Le soir, en retrouvant Marylynn et Benjamin autour d’un bon burger (Restaurant Berlusca), on s’arrête dans une agence pour organiser notre journée du lendemain aux ruines. Impossible d’avoir juste le transport, il vende leur guide anglophone dans le tour, bon vendu, de toute façon il semble que ce soit la seule façon de faire la visite.

12 Juin,

Le collectivo passe nous chercher à quelques minutes à pied de notre guest house, le temps pour nous de passer prendre quelques pâtisseries dans la boulangerie française de l’avenida 20 de Octubre. On est une petite dizaine, le guide commence les explications sur l’histoire des ruines et heureusement qu’il parle Anglais et Espagnol car en mélangeant les deux on arrive à comprendre ce qu’il veut nous dire.

Pour la petite histoire : Tiwanaku est une cité Aymara (ancêtres des Incas, qui ont tout inventé avant eux, mais qui n’en tire aucune gloire) qui a connu son apogée entre le VIIIème et le XIème siècle. La cité était l’épicentre d’une civilisation qui étendit son territoire jusqu’au nord du Chili, à l’ouest de la Bolivie et même au Pérou. En revanche, tout comme les Incas, on ne connait pas la raison du rapide déclin. Sur le site on retrouve bon nombre de vestige de leur habileté hors du commun, notamment plusieurs monolithes alors même qu’à cette époque il ne connaissait ni la roue ni l’animal de trait. Selon certaines hypothèses, à cette époque la lac Titicaca aurait bordé la cité ce qui aurait aidé au rayonnement de la cité et expliquerait certain vestige de port alors même que le lac se situe à 15 km aujourd’hui.

La visite commence par le temple d’Akapana, un immense édifice de 140mx170m et 18 mètres de hauteurs réparti sur 7 terrasses. Pour faciliter la construction, le temple fut édifié sur une colline. Il servait probablement pour les grandes occasions. Accoler au temple, un autre semi-enterré aurait servi à vénérer les dieux des morts. On y trouve plusieurs pierres sculptées en forme de visages, certaines hypothèses avancent qu’ils s’agiraient des têtes tranchées des ennemis.

Un peu au-dessus se trouve le temple Kalasasaya, en forme de demi croix andine, l’autre moitié se révèlerai à la tombée de la nuit. Il fut certainement un observatoire solaire d’où les Tiwanakus calculèrent avec une grande exactitude les 365 jours de l’année ainsi que les changements de saisons. Tout le temple est organisé en fonction du cycle solaire. Lors de chaque équinoxe, le soleil apparait au centre de la porte d’entrée principale. Les Aymaras avaient observé, dès le Vème siècle que le soleil se levait au nord est lors du solstice d’hiver et au sud-est lors du solstice d’été. C’est dans ce temple que se trouve les 3 principaux monolithes : Ponce, Fraile et la porte du Soleil.

- Le monolithe Ponce est une statue de 3m de hauteur représentant un prête. Elle tient dans sa main une tablette servant à l’inhalation d’une certaine poudre blanche (dérivé du coca) pour atteindre l’état de méditation et être plus proche des dieux.

- Le monolithe Fraile représente un personnage énigmatique, néanmoins, une ceinture de crabe laisse a pensé qu’il a joué un rôle lorsque le lac Titicaca bordait la cité. L’andésite utilisé pour ces deux monolithes se trouve à une centaine de kilomètres de la cité. Aujourd’hui encore, on n’explique pas comment ils ont été acheminé ici (sauf si la théorie du lac se vérifie).

- La porte du Soleil mesure 4mx3m, elle est taillée dans un seul bloc de pierre avoisinant les 10 tonnes. Sur le fronton, se trouve au centre le dieu Soleil entouré de 48 créatures ailées, probablement des protecteurs. Mais bien plus que de simples bas-reliefs, il s’agirait d’un calendrier solaire extrêmement précis.

On trouve également de drôle de trous dans de gros blocs de pierre aux quatre coins de ce temple. Il s’agirait d’amplificateurs sonore lors des cérémonies religieuses. On peut vous dire qu’on a essayé et ça marche vraiment ! un porte voie pas vraiment transportable mais bien plus efficace !

En contre bas du temple Kalasasaya, se trouve une seconde entité semi-enterrée, cette fois il s’agirait d’un lieu d’inhumation de grands prêtres et personnages importants de la citée.

On fait un petit tour dans les musées pour découvrir toutes sortes de céramiques et d’ustensiles de cuisine, une momie trône fièrement, malheureusement impossible de faire de photo ici, mais il y en a plein sur le web pour ceux qui sont intéressés. Dans le second musée, on trouve pas mal de monolithes dont le plus impressionnant, le monolithe Bennett. Il date d’environ 1700 ans, mesure 7,3m de haut pour 1,2m de large, c’est le plus grand monument de Tiwanaku. Il a été transféré dans le centre de La Paz en 1933 avant d’être rapatrié au musée en 2002 pour le préserver de l’érosion et des cacas de moineaux !

Enfin, la visite se termine au temple Puma Punku, les ruines les plus anciennes du site. Il serait dédié au culte de la Lune. Le site est encore en fouille. Le site est impressionnant de part ces blocs de pierre en diorite, une roche presque aussi dure que le diamant. Or, ils sont parfaitement taillés pour s’imbriquer tel un puzzle. De petites gorges ont été taillé dans certaines pierres pour y couler probablement du bronze pour consolider l’assemblage. Bref, une démonstration d’ingéniosité bien avant celle des Incas.

13 Juin,

On décolle pour Copacabana, à la recherche du soleil. Cette fois-ci, on se rend bien à côté du cimetière et plusieurs chauffeurs nous harcèle pour que l’on parte avec eux. On choisit celui le plus plein, car il partira toujours avant les autres (15Bs/pers). 2 heures plus tard, petite glissade du train arrière à pleine vitesse, il s’est passé quelque chose. On s’arrête sur le côté et une forte odeur de caoutchouc envahie l’habitacle, on vient de crever ! Rien de grave, on s’y met à plusieurs et en 20 minutes tout est réglé. Arrivé en bordure de lac, il faut prendre un bac, car point de passage routier côté Bolivie, la péninsule de Copacabana n’est accessible que par le Pérou ! Le bac est gratuit (compris dans les 15Bs de départ) par contre il n’est pas possible de rester dans la voiture, il faut prendre un petit bateau à côté, et là c’est 2Bs/pers (il faut bien faire travailler tout le monde). Nous voilà enfin sur le lac Titicaca ! De l’autre côté un petit contrôle des papiers pour s’assurer qu’on ne rentre pas illégalement en Bolivie puis on repart en voiture pour un peu moins d’une heure. Le soleil est de la partie c’est déjà bien engagé ! Encore une petite vingtaine de minutes pour rejoindre, à pied, notre guest house « Tierra de mi flora » (98Bs/nuit) avec vue sur le lac.

Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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