13 Juin,
Pour le début de cette journée c’est par ici.
Une fois nos affaires déposées dans la chambre, on part à l’assaut de cette petite ville en bord de lac. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, c’est raté pour faire de magnifiques photos d’Isla del Sol avec l’eau bleu turquoise du lac. On se motive quand même pour gravir le Cerro Calvario, un haut lieu de pèlerinage pour les Boliviens. Perché à 3960m au-dessus du niveau de la mer (mais seulement à 140m au-dessus du lac), il donne un bon point de vue sur la ville et le lac. Une fois là-haut, les nuages gris se reflètent dans le lac et l’île du Soleil semble bien triste sous cette chape de nuages. Plusieurs petites chapelles sont disposées face au lac et à la ville, on en profite pour allumer quelques bougies en mémoire de nos proches qui nous ont quitté.
Une fois redescendu, on commence les courses pour partir en trek durant les trois prochains jours. On veut partir de Copacabana, rejoindre le village de Yampupata puis traverser sur Isla de la Luna puis Isla del Sol et revenir à Copacabana. Pourquoi ne pas juste faire Isla del Sol ? Car en ce moment (depuis presque un an maintenant) les ¾ de l’île ne sont pas accessible aux touristes, la cause : une communauté au nord de l’île veut construire de gros complexes hôteliers pour les touristes sur le front de mer, tandis qu’une autre plus conservatrice s’y oppose. Cette deuxième communauté empêche donc l’accès à toute la partie nord de l’île en guise de protestation. De notre côté on ne peut qu’approuver leur revendication, il serait tellement dommage de défigurer le littoral de l’île. Alors bon, il faut faire avec et accepter de ne visiter que 30% de l’île, avec toujours autant de touristes, mais concentré sur une plus petite zone. Ce qui n’est pas vraiment notre tasse de thé, alors si on peut faire les bords du lac un peu tout seul, ça nous va mieux !
14 Juin,
Copacabana - Yampupata ; 18km ; 5h de marche ; D+ : 286m ; D- : 322m
On finit nos derniers achats en passant au marché et on commence à marcher en direction de la sortie du village puis on emprunte la route en terre en direction de Chani et de ces îles flottantes. On longe le lac et on est tout seul, c’est juste parfait, enfin il manque un peu de soleil. Quelques taxis empruntent cette route jusqu’à Yampupata pour livrer de la nourriture ou simplement emmener des locaux jusqu’à l’embarcadère pour qu’ils rejoignent Isla del Sol. On est plus proche de la randonné que du trekking, c’est globalement plat et assez facile, la vue et la tranquillité sont vraiment appréciable. On fait une pause pique-nique avec une vue plongeante sur le lac avec quelques poules et moutons pour seule compagnie. L’après-midi on passe par des forêts d’eucalyptus, ça sent vraiment trop bon, dommage que les locaux ne soient pas plus sensibilisés à l’écologie, certains abords sont transformés en décharge publique… Arrivés en périphérie de Yampupata, on croise quelques lamas qui paissent paisiblement puis un local nous aborde en nous vendant son bateau pour aller sur Isla de la Luna le lendemain pour 200Bs, ouch c’est raide. On s’attendait plutôt à 50/80Bs. Impossible de négocier, on le remercie gentiment puis on continu notre chemin en direction de la plage pour espérer planter notre tente. En chemin, un second Bolivien nous demande 150Bs, encore un peu cher, on va tenter notre chance sur le port. Bingo, on trouve un bateau pour 100Bs, on se donne rendez-vous le lendemain à 9h devant l’embarcadère. Il nous montre un petit endroit bien sympathique pour planter notre tente, on est à l’abri du vent et des regards, que demander de plus ! Ah si, quelques minutes de soleil en plus, car à 18h il commence à faire noir, on mange à la frontale. Un petit compagnon à 4 pattes a décidé de rester avec nous pour la nuit, il n’a pas l’air bien méchant, mais est un peu collant.
15 Juin,
Yampupata - Sampaya - Chani ; 15km ; 4h47 de marche ; D+ : 493m ; D- : 491m
La nuit a été mouvementé de mon côté, notre petit ami à 4 pattes a voulu jouer toute la nuit en se jetant contre ma tête… bref une bonne leçon pour moi : ne se lier d’amitié avec un chien que lorsqu’on dort à l’hôtel ! Une fois le petit déj englouti et la tente pliée, on va attendre au niveau de l’embarcadère. On a tous les deux un mauvais pressentiment, comme si on allait être planté par notre capitaine. Ça ne rate pas, il est 9h30 et il n’y a toujours personne. Un autre bateau est venu nous proposer 240Bs pour la traversée… On n’apprécie vraiment pas être planté du coup changement de plan, on va aller jusqu’au village de Sampaya (par la route de la crête) puis dormir sur la plage de Chani avant de rentrer sur Copacabana le lendemain. Au final, on a le même point de vue sur le lac d’ici et cerise sur le gâteau, on est tout seul (et accessoirement, pas besoin de payer de bateau !). Alors c’est un mal pour un bien.
En sortant du village, on s’aperçoit que tout le monde est à une assemblé générale… ce qui explique qu’il n’y avait presque pas de bateau à partir ce matin et que notre capitaine ne s’est pas pointé. Un peu plus loin, on croise une locale qui nous demande combien de temps on a mis pour venir ici : « Euh bien 5h, pourquoi ? » - « ah, moi je ne mets que 3h ! ». On lui a dit qu’on était la juste pour se promener, pas la peine de se précipiter, puis elle nous salue et s’éloigne en trottinant… A 3800m c’est qu’ils ont sacrément la forme les Boliviens !
A quelques minutes du village de Sampaya, juste sur la colline, on a une vue magnifique sur l’Isla de la Luna et la cordillère royale en fond. Un panorama à couper le souffle, on ne regrette en rien d’être resté sur la péninsule. On se trouve un petit coin tranquille dans le village pour pique-niquer et on profite de la vue. En repartant, on croise des bergères qui ramènent leur troupeau de mouton, ainsi qu’un « arriero » et ces mules. Même avec leurs bêtes, ils avancent plus vite que nous… On continue notre chemin vers Chani toujours accompagné de notre petit ami à 4 pattes. Malheureusement, en arrivant à Chani, une meute d’une dizaine de chiens s’attaque à lui, impossible de s’interposer, on assiste impuissant à cette course poursuite qui ne semble avoir qu’une seule issue. La meute s’éloigne, on ne les aperçoit plus, on n’entend seulement les aboiements meurtriers. Tout s’est passé en une poigné de secondes, on espère le revoir, on avance vers la plage Playa Blanca pour installer la tente.
On est seul sur la plage, c’est royal, aucun vis-à-vis, je vais chercher un peu de bois d’eucalyptus et on s’installe près du feu pour se réchauffer.
16 Juin,
Chani - Copacabana ; 6,4km ; 1h35 ; D+ : 98m ; D- : 61m
Réveil sur la plage, à l’ombre des falaises, sans un bruit, on a vraiment bien dormit. On traine un peu histoire de faire sécher la tente de l’humidité de la nuit et on profite du soleil. On traine tellement qu’il est temps de manger, alors un petit arrêt après 10 minutes de marche sur les fameuses îles flottantes. Ici on y sert de la truite d’élevage, il suffit de la choisir dans le bassin et 5 minutes plus tard elle est servie frite dans votre assiette (pour la petite truite, on a payé 35Bs, ce qui est raisonnable). Pour amuser les touristes, il est possible de la « pêcher » sois même avec une épuisette, kitch, mais certains aime-ça. De retour à Copacabana, c’est la même rengaine : rangement, lessive et surtout une bonne douche ! Le soir on essaye le resto recommandé par TripAdvisor, le « Gourmet Ali », mais voilà, c’est cher, enfin prix touriste. On demande le menu caché à 40Bs et en un tour de manche, on est installé à table avec un petit menu digne d’un très bon resto Français, c’est bien présenté et plutôt bon.
17 Juin,
Journée tranquille, on se promène en ville, on assiste à la bénédiction des voitures devant la grande église, c’est impressionnant. Dire qu’ils viennent des 4 coins du pays pour se faire bénir leur 4x4 flambant neuf ou leur taxi. Vu comment ils conduisent c’est peut-être une bonne chose que St Christophe veille sur eux ! Qui dit dernier jour en Bolivie, dit préparation du Pérou, alors on se trouve un petit banc au soleil sur la plage et on commence à prévoir les prochains jours.
18 Juin,
Après 20 minutes à chercher un trait d’humour sur le 18 juin, je capitule et j’en appelle à la raison, je ne suis pas un fin humoriste. Bref, il est temps de dire au revoir (ou à bientôt) à notre chère Bolivie. On se sentait bien ici, mais l’appel de la découverte et de la nouveauté est trop forte, à 9h on est dans le bus direction Puno, du côté Péruvien. En moins de 30 minutes on est à la frontière, une frontière comme je les aime, une simple formalité, pas de fouille de bagage, un simple tampon à la sortie puis 5 minutes de marche jusqu’à l’entrée au Pérou et deux questions plus tard (motif de l’entrée au Pérou et combien de temps sur le territoire) le tampon est apposé avec délicatesse (pas comme ces barbares Argentins qui vous mettent en l’air deux pages de passeport !). On fait un peu de change de nos 184Bs qui nous reste histoire de pouvoir manger à notre arrivé à Puno et on remonte dans le bus pour 2 bonnes heures. Ce qui est frappant c’est qu’on n’a pas l’impression d’avoir changé de pays, mêmes habits, mêmes maisons, mêmes champs. On imagine bien que ça va changer d’ici à Cusco, mais ça on vous le raconte bientôt.