29 Juillet,
14h30, on arrive à la gare routière et on retrouve un petit bout d’Asie : on se fait harceler par les taxis. Impossible de négocier le tarif, S/. 20 pour se rendre à Miraflores (le quartier de notre AirBnB). Comme à notre habitude, on décline gentiment, mais ils insistent car là, au dehors, c’est dangereux pour des touristes comme nous. Bien essayé, mais avec nous ça ne prend pas. Du coup, il baisse son tarif à S/. 15, toujours trop cher pour nous. A titre de comparaison, à Cuzco, on payait S/. 5, même pour traverser la ville. 3 minutes de recherche plus tard, on monte pour S/. 12 dans un taxi de l’autre côté de la rue. Ça reste cher, mais petite victoire quand même.
Après les nuits en tentes, dans la buanderie à Cuzco, chez les pasteurs à Ica, on avait oublié ce que c’était que le luxe. Ne vous méprenez pas, par luxe, on entend : une chambre avec double vitrage, un sol carrelé, de la décoration aux murs, une salle de bain propre avec de l’eau chaude et de la pression, une cuisine avec une gazinière et des ustensiles en nombre suffisant. Bref, ce qu’on vous décrie ressemble pas mal à un appart français quelconque, mais pour nous c’est le luxe.
On part se promener dans la brume quotidienne de Lima, c’est déprimant, mais c’est comme ça 6 mois de l’année… Pas mal de commerces sont fermés (normal on est dimanche), on file vers les falaises pour avoir une belle vue sur l’océan Pacifique, mais il y a pas mal de vent et donc de parapentistes. Après quelques minutes à les regarder, on va se mettre à l’abri dans un pub irlandais. Guinness pour moi et Pisco Sour pour Marion, c’est happy hour alors 2 Piscos pour madame ! On discute de la suite du voyage qui risque fort de changer, car la météo n’est pas de notre côté. Pour une saison sèche, il semblerait que cette année est particulièrement humide… Dommage pour nous. On commence à évoquer l’abandon de Huaraz et de ces treks par milliers au profit de la côte où le soleil est bien présent.
Capitale oblige, il est très difficile de trouver à manger pour un prix correct, on découvre les Chifa, des restaurants chinois qui servent des plats péruviens à des prix corrects.
30 Juillet,
On profite d’être dans la capitale pour faire les magasins de trekking, notre gourde pour filtrer l’eau a rendu l’âme pendant le trek de Choquequirao, et depuis on galère à filtrer de l’eau. Mais bon, après 4 magasins et une grosse journée à chercher le graal, on commence à regretter Amazon, car c’est quand même super pratique ! On ne s’en rend même plus compte mais c’est un confort très appréciable chez nous. Ça nous fait gagner un temps précieux. On reste sur cet échec pour aujourd’hui et on va visiter un peu la ville qui ne démérite pas avec ces nombreuses églises, bâtiments d’époque et autres cathédrales.
31 Juillet,
On traine un peu ce matin, pour réfléchir à la suite du voyage et on prend une décision difficile : oublier Huaraz et continuer par la côte péruvienne pour rejoindre l’Equateur. On se décide à sortir pour manger, mais avant, on passe au dernier magasin sur notre liste, Tatoo, pour trouver notre fameuse gourde. On aurait dû commencer par-là, on aurait gagné du temps ! Bref, on termine la journée en se promenant dans les magasins touristiques pour compléter le colis que l’on souhaite envoyer et faire des petits cadeaux à nos proches.
1 Août,
Direction la poste Péruvienne, réputée pour être la meilleure d’Amérique du Sud (et la plus chère aussi). Evidemment, nous n’avons pas trouvé de carton, et un opportuniste du dimanche tente de nous en vendre un à S/. 20 alors qu’il vient tout juste de l’acheter sous nos yeux à S/. 2 dans la boutique de fauteuil roulant. Je veux bien que nous sommes des touristes et que souvent on nous prend pour des c**, mais là c’est le summum. Serpost (La Poste Péruvienne) ne vend pas de carton évidemment, elle nous renvoie juste devant l’entrée ou une petite dame et son chariot vend justement des cartons et du Scotch. Bien vu ! Pour S/. 7 on a un beau carton « Thermos » et du Scotch. Une fois le tout bien calé dans le carton, on nous annonce la douloureuse : S/. 409 (un peu plus de 100€) pour 7,805kg et 1 à 2 mois de transit. A l’heure où l’on écrit cet article (avec un gros mois de retard), le colis est arrivé en 20 jours. Clairement c’est un service efficace !
On passe l’après-midi sur le site de Pachacamac, à 30km de Lima. Pour y aller, rien de plus simple (une fois qu’on a les infos bien sûr), il suffit de se rendre sur la Panamericana Sur qui traverse la ville et d’attendre qu’un bus parte pour Lurin (S/. 3/pers), 30 minutes plus tard vous serez déposé devant l’entrée du site. Vous devrez vous acquittez des S/. 15/pers pour accéder au musée et au site archéologique. Le musée est très bien fait et permet de bien comprendre les différentes civilisations qui ont vécu sur le site. La culture Lima de -200 à 600, les Wari de 600 à 1100, les Ychma de 1100 à 1450, qui édifièrent la majeure partie du centre cérémoniel, les grandes pyramides et le grand temple peint. Enfin, les Inca de 1450 à 1532 (période courte, à cause de l’invasion des Espagnols). Le dieu Pachacamac a été craint durant toutes ces civilisations car on lui attribuait le pouvoir de faire trembler la terre par un simple mouvement de tête.
Le site est gigantesque, mais ne vous attendez pas à voir de grandes structures, le manque d’argent pour les fouilles y est pour quelque chose. La grande majorité du site est sous le sable, il est difficile de se faire une idée de la grandeur de la cité. Il faut sans doute attendre quelques années encore pour voir la beauté de ce site. Au moment de notre visite, le temple peint, qui est le plus impressionnant du site était sous les bâches pour être fouillé et préservé. Si vous avez du temps à Lima, passer voir ce site, c’est intéressant, mais je ne vous conseille pas de prévoir un jour supplémentaire pour venir ici.
2 Août,
Départ pour Trujillo, encore une grosse journée de bus qui nous attend. On file au terminal de Linea, pour une fois nous avons réservé nos billets sur internet vu que ce trajet était presque 2 fois moins cher que chez les autres compagnies, S/. 35/pers. Le service est top, enregistrement de bagages comme à l’aéroport puis avec seulement 30 minutes de retard, on décolle de Lima. Enfin, à la vitesse d’un escargot tant les bouchons dans la capitale sont importants. En même temps, Lima c’est 7 fois la taille de Paris avec autant d’habitants (12 millions avec l’agglo).
Au moment de manger, notre voisin de droite semble inquiet de notre nourriture et on voit bien que quelque chose le tracasse :
- Vous venez d’où ?
- De France pourquoi ?
- Ah bien, et en France vous mangez votre concombre comme ça ? Nature ?
- Ah non pas vraiment, d’habitude on le fait en salade avec des tomates etc…
- Chez nous il ne sert qu’à décorer les assiettes !
OK, on comprend que ça ait pu lui paraitre bizarre de nous voir croquer dans notre concombre comme un lapin le fait avec un carotte, mais les options sont assez limitées quand il est question de faire un pique-nique dans le bus. Souvent le côté pratique l‘emporte sur le côté gastronomique.
On arrive qu’à 20h30 à Trujillo, avec 2h30 de retard, dû à un accident sur la route. On rejoint notre AirBnB à pied histoire de prendre l’air. Il fait chaud et c’est plutôt agréable, on retrouve des petits chariots de street food (nourriture de rue pour les non anglophone qui nous lisent), ça commence bien ! Une fois nos sacs posés, on se retrouve dans une maison toute neuve et toute propre, quel luxe ! Nos 3 jours à Trujillo s’annoncent bien, mais ça on vous le raconte dans le prochain article.