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Coup de cœur de Colombie, Jerico et Jardin

21 Octobre,

On arrive sous une pluie battante, c’est toujours très pratique pour récupérer nos sacs dans les soutes du bus. Hors de question de rejoindre Jerico Appart’hotel (50 000 COP/nuit) avec ce temps, on décide de se mettre à l’abri et de lié l’utile à l’agréable, en rentrant dans un resto qu’on nous recommande et qu’on avait repéré avant d’arrivé, La Gruta. Très bonne adresse en passant, on s’est régalé le temps que le gros de l’averse passe. On se faufile entre les quelques gouttes de la fin de l’averse pour rejoindre notre hôtel, c’est plutôt sympa et calme. On y reste jusqu’à 17h à préparer notre road trip au Canada en attendant que la pluie cesse.

On fait un petit tour dans le village qui semble comme figé dans le temps. Les rues sont pavées, les maisons très colorées, des bruits de motos se mêlent au bruit des fers à cheval, des cow-boys sont attablés au bar, leurs montures attendant docilement à l’entrée, les machettes pendent à la ceinture des travailleurs. On est littéralement conquis par l’ambiance qui règne ici. On trouve beaucoup de magasins d’artisanat et notamment le travail du cuir. Il faut dire que Jerico est la capitale du garriel ou guarniel, un petit sac plutôt destiné aux hommes comportant 12 poches dont 5 secrètes. Très utilisé encore aujourd’hui, il permettait de transporter tout le nécessaire pour voyager plusieurs jours.

22 Octobre,

Après un petit tour par l’office du tourisme, on file vers le cerro El Salvador qui donne un bon point de vue sur la ville et sa cathédrale. La plus grande du pays construite en brique rouge. De retour en ville, on passe par la maison de Santa Laura, la seule sainte de Colombie. Pour un pays aussi croyant, ce n’est pas rien. D’ailleurs la seule ville de Jerico compte pas moins de 17 églises, on n’en visitera que deux. Il est temps de se faire plaisir et on fait les boutiques pour dénicher une machette pour moi et un joli guarniel pour Marion. Le retour est pour bientôt, on peut s’alourdir un peu. A midi on file au resto Isabel, recommandé par tous les voyageurs ayant fait halte à Jerico. On n’est pas déçu, on mange l’une de nos meilleures viandes de voyage. Les autres remontant à l’Argentine et la Nouvelle-Zélande. L’atmosphère de la ville se prêtant bien au farniente, on passe une bonne partie de l’après-midi au café d’à côté, le café Saturia, au téléphone avec Romain puis Elodie qui nous dissuade de rentrée. On vous le promet, si on avait les moyens, on ne rentrerait qu’à noël pour se faire une bonne bouffe puis on repartirait illico pour l’autre bout du monde. Merci à tous les deux, en tout cas, pour nous avoir remonté le moral ^^. Après tout cela, on avait bien besoin d’un petit remontant, alors on retourne au Isabel pour commander deux burgers … nos papilles s’en souviennent encore.

23 Octobre,

La nuit a été un peu compliqué, un mec bourré s’est retrouvé enfermé dans le patio et à cogner à notre fenêtre pour que j’aille le faire rentrer. C’est toujours un bonheur de se faire réveiller en pleine nuit…

On décide de monter sur le second cerro qui surplombe la ville. Il est en principe accessible depuis un téléphérique, malheureusement il ne fonctionne pas à cause de querelles politiques. Alors on suit un chemin processionnaire jusqu’à, non pas le point de vue, mais un calvaire accroché à la roche. On a déjà une belle vue d’ici, l’envie de grimper plus haut s’étant estompée durant la montée.

A 13h, on s’installe dans la chiva (13 000 COP), un malin mélange de camion et de bus scolaire typique de Colombie. Direction Jardin, un petit village similaire à Jerico, avec des touristes en plus. Il nous faudra 2h de pistes pour rejoindre Andes, ça nous a rappelé les bus du Népal ! Puis de Andes, on reprend un collectivo (6 000 COP) qui nous dépose à l’entrée de Jardin. On est un peu déçu par le village, moins coloré et moins authentique que Jerico et surtout bien plus touristique. Mais voilà, c’est le dernier endroit où l’on peut croiser le fameux et très discret coq de roche, emblème du Pérou. On profite de la fin d’après-midi pour se relaxer à la terrasse d’un café, non pas avec un « tinto » (la boisson nationale de cette région de Colombie, un genre d’expresso), mais avec une bière ^^. Changement de gastronomie pour ce soir, point de pechuga de pollo ou autre trucha a la plancha, on fait un petit détour par l’Italie au café Europa avec une assiette de pâtes au pesto et une pizza, un vrai régal malgré l’attente.

En rentrant, on commence à parfaire notre culture mexicaine en regardant le film Coco. D’ailleurs, je recommande à tous ceux qui souhaite en savoir plus sur la culture Mexicaine et leur rapport à la mort, de le regarder, car de ce qu’on a pu voir pendant la fête de Los Muertos dans le Yucatan, le film est très fidèle aux traditions, on comprend pourquoi les mexicains son fiers de ce Disney.

24 Octobre,

On file découvrir les alentours de la ville en commençant par la cascade Del Amor, puis on fait une halte dans les sous-bois sur le chemin pour s’adonner à notre activité favorite (après manger) le birdwatching. C’est pendant ce genre de sortie qu’on se demande à quoi bon payer un guide car on voit toujours plus d’oiseaux quad on se promène par nous-même. Cette fois-ci n’échappe pas à la règle, on sera gâté, avec un superbe cariqui, et un motmot qu’on va pouvoir observer de très près ainsi qu’un petit écureuil malicieux. On croise sur le chemin une ornithologue amateur qui nous confirme avoir vu 3 coqs de roche un peu plus loin sur le chemin, serait-ce notre jour de chance ? Une fois dans le sous-bois, on observe pas mal d’agitation, des tangaras et des Carouge à ventre rouge vols dans tous les sens, le motmot de toute à l’heure nous observe du haut de sa branche puis au détour d’un bruissement de feuille, une tache rouge accroche le regard de Marion. Oui, c’est bien lui, un bel emplumé rouge surmonté d’une magnifique crête, un coq de roche nous regarde timidement. Depuis le temps qu’on le cherchait sans jamais n’avoir pu l’approcher (désoler pour la qualité des photos, il faisait assez sombre) ! On reste un moment à observer toute cette agitation autour de nous avant de reprendre notre chemin vers le petit téléphérique en bois. On se pose sur une petite table ayant une vue panoramique sur la ville avec un tinto pour moi et un mataburro pour Marion (boisson à base de lait, avec du miel de canne et de la canelle).

Dans l’après-midi, on file faire vers le second point de vue de la ville, le Christ. Sauf que voilà, c’est boueux, le ciel est menaçant, il n’y a pas d’oiseau et le téléphérique pour redescendre est dans le même état que celui de Jerico. Heureusement, on trouve un petit sentier pour rejoindre le centre ville. La pluie ne nous laisse à peine le temps de prendre un jus de fruit, on file vite se mettre à l'abris.

25 Octobre,

On boucle nos sacs puis on file vers la gare routière pour rejoindre Salento, un passage obligé pour une première visite en Colombie et point d’entrée sur la vallée de Cocora et ses palmiers de cire géants. Le bus ne fait pas rêver (20 000 COP), même au Népal on en a eu en meilleur état. Je parle du Népal, car une fois passé les 5 premiers kilomètres goudronnés, les 50 suivants se font sur une piste en grimpant de 1900m jusqu’au col à un peu plus de 3000m, le tout dans le brouillard et sous la plie qui s’infiltre jusque dans l’habitacle. Ce n’est pas notre pire voyage, mais sans doute pas non plus notre meilleur. Au final, il nous faudra 3h pour passer le col et rejoindre Rio Sucio (soit mieux que le Népal ou il nous avait fallu 10h pour faire 100km). De là il est possible de rejoindre Salento avec un bus direct, sauf qu’il faut être 10 pour le remplir et nous ne sommes que 8, alors il faudra être patient et prendre un premier bus jusqu’à Peirera (17 500 COP) puis heureusement on enchainera directement avec un autre bus jusqu’à Salento (7 500 COP). Il n’est que 15h15, pourtant le ciel est tout noir de pluie et on est complètement vidé par le voyage. Il va falloir pourtant trouver le courage de rejoindre notre hôtel qui est à l’autre bout de la ville, mais ça on vous le raconte dans le prochain article.

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Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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