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L’extrême sud de la Colombie - d'Ipiales à Popayan

2 Septembre,

Il est 12h45, notre tampon de sortie d’Equateur est fait (voir par ici), nous traversons le pont jusqu’à la Colombie (refusez les taxis, il n’y a que 100m à faire !), on est dans le no man’s land ! Comme on nous avait prévenu il y a du monde au bureau de l’immigration colombienne. 2 files d’attentes dont une est trèèèèès longue et des tentes sur le côté. Tentes que l’on devine être pour les Vénézuéliens en demande d’asile. Une chaine de radio locale est présente pour les interviewer sur leurs conditions de vie. On se fait indiquer la bonne file d’attente, heureusement, ça sera la plus courte, l’autre est réservée à la sortie de territoire. L’exode des Vénézuéliens se poursuit vers l’Equateur, le Chili et le Pérou, car la Colombie commence à être saturée. Au moment où l’on publie cet article, l’Equateur a annoncé l’ouverture d’un corridor humanitaire pour qu’ils puissent traverser jusqu’au Pérou. En 5 minutes, on est devant le bureau, il n’y a qu’une personne devant nous. Mais, il est 13h, c’est l’heure de manger donc, le bureau ferme juste devant nous, on est redirigé vers la même file d’attente pour la sortie de territoire. Dommage ! Au final, on attend seulement 45 minutes pour obtenir le tampon d’entrée en Colombie. Et c’est parti pour presque 2 mois (mais ça on ne le savait pas encore à ce moment-là) !

On change juste 2$ contre 5 000 COP pour prendre le collectivo pour le centre d’Ipiales (1 900 COP). Il accepte les Pesos Colombiens (COP) et les dollars, mais à un taux pas très avantageux (1$ = 1 900 COP). Et chose étonnante pour cette frontière, pas de passage de douane, aucun contrôle des sacs !

On rejoint notre hôtel « Royal Class » (et oui, ça en jette, non ?) où on mange rapidement le pique-nique qu’on avait prévu pour passer la frontière. Puis, on décide d’aller voir le seul point d’intérêt à côté d’Ipiales, le sanctuaire de Las Lajas. Il s’agit d’un des sites de pèlerinage les plus importants d’Amérique du Sud depuis le XVIIIème siècle quand une petite fille muette aurait retrouvé la parole par miracle à cet endroit. Une basilique y a été construite entre 1916 et 1949, à flanc de falaise, le fond du chœur étant la roche de la falaise. Elle enjambe le canyon et offre une très belle vue. Pour rejoindre ce site, on prend un collectivo (2 500 COP), on y est en 20min. On est dimanche, et il y a du monde à se promener, mais essentiellement des touristes sud-américains, en pèlerinage. On attire de nombreux regards… L’allée qui s’enfonce dans le canyon pour rejoindre la basilique nous fait penser à Lourdes, elle est bordée par de nombreux magasins qui vendent toutes sortes d’articles religieux : chapelets, bougies, icones et gourdes (même des bidons de 5l). Comme à Lourdes, il y a une source, enfin une cascade d’eau bénite. Les derniers mètres de l’allée sont recouverts d’ex-voto (Wikipédia : objet, plaque que l'on place dans une église, une chapelle, en accomplissement d'un vœu ou en remerciement). La basilique est très belle avec un vitrail de Notre-Dame de Lourdes justement ! On fait le tour jusqu’à un petit mirador donnant une superbe vue sur le canyon et la basilique. On allume une petite bougie en mémoire de nos absents et c’est l’heure de rentrer. Juste au bon moment, la pluie commence à tomber.

3 Septembre,

Après un petit-déj frugal : clémentine, miettes de gâteaux écrasés et café (le proprio sympa nous a emmené une carafe d’eau chaude ! Et, je vous avais dit que c’était la classe !), il est temps de partir vers la gare routière. Un taxi pensant qu’on n’avait pas eu le temps de se laver, nous a permis de prendre une douche sur le trottoir en roulant dans une flaque d’eau ! Quelle amabilité ! A 10h, nous voilà partis vers Popayán (28 000 COP). La route jusqu’ à Pasto est longue (80km en 3h car il y a des travaux). Finalement, on met 9h30 pour arriver à Popayán au lieu des 8h annoncés. On pose nos sacs dans un studio « Aparataestudio San Nicolas » récent et sympa. Ça fait du bien de temps en temps d’avoir de petits apparts à la place des chambres d’hôtels (encore plus quand c’est 55 000 COP la nuit, soit environ 16€). Ce soir, on va tester le resto « Carmina » recommandé sur TripAdvisor et on n’est pas déçus. Une vraie cuisine méditerranéenne pour un tout petit prix, 12 000 COP. Au menu lasagne, et bœuf stroganoff, ça fait du bien !

4 Septembre,

Ce matin, on retente un free walking tour (après l’échec de celui de Cuenca), et on a bien fait ! On est mardi, le peu de touristes présents à Popayán sont parti pour la matinée voire le marché de Silvia (marché indigène de Colombie), du coup, on est seul avec notre guide et un futur guide qui apprend le tour. On commence par la place principale et son horloge. Qui d’ailleurs est assez étrange, le chiffre romain 4 est différent, il s’écrit IIII et non IV. L’histoire raconte que le fabricant de l’horloge aurait voulu la rendre homogène avec le premier tiers n’utilisant que des I (I, II, III et IIII), le second avec des V (V, VI, VII et VIII) et le dernier avec des X (IX, X, XI et XII). Malheureusement, cela n’a pas été au gout du roi qui à décider de décapiter le malheureux. En hommage, d’autres horlogers on reproduit son horloge, c’est pourquoi vous pourrez en voir un peu partout dans le pays. Notamment celle du Muse del Oro de Bogota (levez les yeux, elle est sur le pignon tout en haut). On entre ensuite dans l’église où les murs sont recouverts de lys français, symbole de puissance et de pouvoir à l’époque. Il nous explique pourquoi la ville de Popayán est toute blanche. Il y a eu une épidémie de puces tropicales dans la ville dont ils n’arrivaient pas à se débarrasser. Ils ont fini par mettre de la chaux dans toutes les rues, ce qui a tout blanchi et la tradition est restée. Aujourd’hui, il peigne une fois par an les murs ! Comme la culture, c’est aussi la gastronomie, on finit le tour au café « Mona Castilla » pour goûter différentes spécialités de la ville :

  • Le salpicon : jus de mûre et lulo avec des morceaux de guanabana

  • Le champus : à base de maïs, fruit, miel et épices

  • Les empanaditas de Pipian : petits beignets fourrés à la patate et servis avec une sauce cacahuètes

Après un almuerzo bon et pas cher (5500 COP/pers), on file vers le Parque del Mono, une colline surplombant la ville. On s’y pose un moment à lire le Lonely Planet puis on rentre bosser à l’hôtel. A 18h30, c’est l’heure de l’apéro, c’est qu’il faut bien avancer le défi bière !

5 et 6 Septembre,

On avait prévu de visiter le parc Puracé, mais après avoir su que c’était guide obligatoire et qu’il annonçait pluie tous les jours, on abandonne l’idée. On passe donc 2 jours à profiter de la ville, à flâner, à bosser, et à manger, comme des vrais Popayanais (je ne sais pas si on le dit comme ça…) ! On ne le savait pas mais en ce moment c’est la fête de la gastronomie à Popayán avec comme pays invité : la Suisse ! On passe donc une journée à rêver de notre fromage du lendemain… Mais grosse déception, ils sont venus vendre leurs pays, et faire venir des touristes, sans rien emmener à manger ! Pour continuer dans les histoires de gastronomie, on se prend une part de pizza un soir, pizza classique genre sauce tomate/jambon/fromage, mais arrivés à la croûte, SURPRISE ! Elle est fourrée à la confiture de fraise ! Ils sont bizarres ces colombiens !

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Merci à notre illustratrice Célia pour le logo du blog !

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